Pour Macron, discuter avec les talibans "ne préjuge pas d'une reconnaissance" ultérieure

Le chef de l'Etat a donné une interview à TF1 depuis l'Irak où il est en déplacement.
Le chef de l'Etat a donné une interview à TF1 depuis l'Irak où il est en déplacement. © BERTRAND GUAY / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Dans un entretien enregistré pour la chaîne TF1, Emmanuel Macron a posé trois conditions à une éventuelles reconnaissance du nouveau gouvernement afghan composé par les talibans. Il a notamment insisté sur le fait que l'ouverture des discussions ne valait pas reconnaissance. 

Ouvrir des discussions avec les talibans n'implique pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement, a affirmé dimanche Emmanuel Macron sur TF1, en posant plusieurs conditions à une éventuelle reconnaissance, dont "le respect des droits de l'homme" et "de la dignité des femmes afghanes". "Nous avons des opérations à conduire, qui sont des évacuations" et "ceux qui ont le contrôle de Kaboul et du territoire (afghan) sont les talibans, donc de manière opérationnelle, (...) nous devons avoir ces discussions" mais "cela ne préjuge pas d'une reconnaissance, parce que nous avons posé des conditions", a affirmé le chef de l'Etat depuis Erbil, en Irak.

Trois conditions à la reconnaissance du gouvernement afghan

Emmanuel Macron cite trois conditions dans cet entretien enregistré. "La première chose, c'est que les talibans respectent le droit humanitaire et la protection de toutes celles et ceux qui ont le droit d'être protégés par l'asile", a-t-il fait valoir. La deuxième condition est "qu'ils soient très clairs à l'égard de tous les mouvements terroristes" car "s'ils pactisent avec les mouvements terroristes présents dans la région, évidemment ce sera inacceptable pour nous tous". "La troisième chose c'est le respect des droits de l'homme, des valeurs qui sont les nôtres, en particulier du respect de la dignité des femmes afghanes", a-t-il affirmé.

Le rôle du Qatar dans les négociations

Interrogé sur la probabilité que les talibans laissent les opérations se poursuivre après le 31 août, Emmanuel Macron s'est montré "prudent". "Je ne serais pas définitif (...) parce que je veux que nos opérations réussissent", a-t-il expliqué.

"Nous avons initié un dialogue" qui est mené "par aussi plusieurs autres pays alliés avec les talibans", a-t-il dit, en soulignant le "rôle tout particulier que le Qatar a joué depuis plusieurs mois dans ces négociations", et "donc l'objectif est d'obtenir les évacuations humanitaires de toutes les femmes et les hommes qui courent un risque". "Est-ce que nous y arriverons ? Je ne peux pas vous le garantir", a-t-il ajouté.