Pour Sarah El Haïry, "on ne peut pas laisser dire que notre Etat est raciste" 1:18
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Antoine Terrel , modifié à
Invitée mercredi d'Europe 1, Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, est revenue sur sa rencontre avec une centaine de jeunes à Poitiers, une semaine après l'assassinat de Samuel Paty, lors de laquelle plusieurs médias avaient relaté des échanges houleux, notamment sur la question du racisme. Selon elle, "on ne peut pas laisser dire que l'État est raciste". 
INTERVIEW

Houleuse, la rencontre avait illustré le fossé séparant une partie de la jeunesse et le gouvernement sur des questions aussi diverses que le racisme, les violences policières, ou encore la laïcité. En octobre, une semaine après l'assassinat de Samuel Paty, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement Sarah El Haïry s'était rendue à Poitiers pour échanger avec une centaine de jeunes, à l'initiative de la Fédération des centres sociaux de France.

Mais selon plusieurs médias, l'échange, houleux, avait tourné au "dialogue de sourd" entre des jeunes insistants par exemple sur la réalité des violences policières et des contrôle au faciès, et une secrétaire d'État refusant d'évoquer un éventuel racisme au sein des forces de l'ordre. Invitée mercredi d'Europe 1, cette dernière est revenue sur cette épisode. "On ne peut pas laisser dire que notre État est raciste", insiste-t-elle. 

"Renforcer les maillons de la transmission"

"A Poitiers, je n'ai jamais tourné des talons", assure Sarah El Haïry, alors que, selon l'hebdomadaire La Vie, elle s'était "empressée de quitter les lieux" après la rencontre. "J'ai regardé en face cette réalité, j'ai discuté avec les jeunes." Pour la secrétaire d'État, "on ne peut pas laisser dire que notre État est raciste, qu'il divise". Au contraire, ajoute-t-elle, "il faut réaffirmer les principes de la République". 

"C'est pour cela qu'il faut renforcer ces maillons de la transmission, qui protègent nos enfants", dit encore Sarah El Haïry, vantant l'action du gouvernement en la matière. "Depuis 2017, on a institué le Conseil des sages de la laïcité, on donne des outils pédagogiques aux enseignants, on les protège."

Une inspection lancée

Après cette rencontre, Sarah El Haïry, mécontente de la tournure prise par les débats, avait demandé une inspection sur la Fédération des centres sociauxn menée par l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche. Une explication qui visait notamment à comprendre, comme elle l'explique dans les colonnes du Point, comment ces jeunes "en sont-ils arrivés à de tels propos sans que cela n'alerte personne".

Du côté de la Fédération, on défend la liberté d'expression des jeunes et on regrette l'attitude de la membre du gouvernement. "Ils se sont pris un refus de dialogue et sont repartis cassés", déplore Tarik Touahria, le président de la Fédération, dans Le Monde, pour qui "c'est tout un processus d'engagement et de confiance qui est abîmé".