Philippe Bas : Macron est "un pilote d'avion dont certaines commandes ne répondent plus"

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Philippe Bas était l'invité de Sonia Mabrouk jeudi. © Europe 1
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Mathilde Belin , modifié à
Le sénateur de la Manche Les Républicains Philippe Bas, se dit "inquiet" au micro de Sonia Mabrouk de la présidence Macron, après la démission de Gérard Collomb. 
INTERVIEW

Tandis qu’Emmanuel Macron a célébré les 60 ans de la Constitution de la Vème République jeudi, le sénateur LR de la Manche Philippe Bas a déploré sur Europe 1 qu’il ne "l’habitait" pas pleinement. "Une Constitution donne des outils pour exercer le pouvoir, mais une Constitution doit être pleinement habitée. L’exercice de la fonction présidentielle suppose d’avoir des relais, et aujourd’hui on voit toute la difficulté pour (Emmanuel Macron) à reprendre l’initiative, au lieu de subir ses propres ministres, et les plus importants d’entre eux", a déclaré au micro de Sonia Mabrouk Philippe Bas, en évoquant sans jamais le citer le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérard Collomb.

"Les commandes ne répondent plus". Qualifiant cette démission d’un moment "très singulier" du quinquennat Macron, le sénateur s'est dit "inquiet". "Au bout d’à peine 18 mois d’exercice du pouvoir, le président semble être un pilote d’avion dont certaines commandes ne répondent plus. Et comme je suis dans l’avion, je préférerais qu’il ait derrière lui une meilleure assise politique et gouvernementale. On est en train de voir les limites d’une élection présidentielle qui a porté sur une idée superficielle, qui est le renouvellement", lâche encore Philippe Bas.

 

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L'affaire Benalla comme point de rupture. Et parmi les raisons invoquées pour expliquer le départ précipité du gouvernement de Gérard Collomb, qui comptait initialement démissionner au printemps prochain avant de se déclarer candidat aux municipales de Lyon en 2020, Philippe Bas juge "vraisemblable" que son audition fin juillet au Sénat dans le cadre de l’affaire Benalla constitue le point de rupture avec Emmanuel Macron. Gérard Collomb "ne prenait pas sur lui les dysfonctionnements mis en évidence, et ne protégeait pas de fait le chef de l’État", a rappelé celui qui préside la Commission d’enquête du Sénat consacrée à l'affaire Benalla.