Perquisition chez LFI : Mélenchon convoqué par la justice

Huit convocations ont été adressées au total, à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon et d'autres cadres du parti.
Huit convocations ont été adressées au total, à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon et d'autres cadres du parti. © Capture d'écran Facebook Jean-Luc Mélenchon
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Pierre de Cossette avec AFP
Alors que personne n'avait été entendu jusque-là après les perquisitions houleuses menées en octobre dernier chez Jean-Luc Mélenchon et au siège de la France insoumise, les convocations viennent d'être lancées.

Jean-Luc Mélenchon est convoqué par la justice la semaine prochaine pour être entendu par les enquêteurs après les accrochages qui ont émaillé les perquisitions visant son domicile et le siège de la France insoumise (LFI) en octobre, a indiqué vendredi le parquet de Bobigny.

D'autres cadres du parti convoqués. Le parquet a annoncé avoir convoqué Jean-Luc Mélenchon ainsi que plusieurs cadres de son parti, dans le cadre de l'enquête ouverte pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", confirmant une information de L'Express. Sept convocations ont été adressées pour la semaine prochaine, au leader de la France insoumise, donc, mais aussi aux députés Alexis Corbière et Adrien Quattenens, avec pour leur permettre de s'organiser, deux dates possibles. Les auditions ont cependant déjà commencé cette semaine avec l'un des proches conseillers de Jean-Luc Mélenchon, le conseiller d'État Bernard Pignerol.

Des perquisitions houleuses. En octobre, des perquisitions réalisées chez Jean-Luc Mélenchon et au siège de LFI dans le cadre d'enquêtes du parquet sur des emplois présumés fictifs de parlementaires européens et sur les comptes de campagne de l'ex-candidat à la présidentielle avaient dégénéré. Le leader de LFI, filmant en direct sur Facebook la perquisition de son domicile, avait dénoncé une "énorme opération de police politique" à son encontre.

Plus tard dans la matinée, il s'était rendu avec des proches au siège du mouvement, où une autre perquisition avait viré à la confrontation. Sous les objectifs de nombreuses caméras de télévision, Jean-Luc Mélenchon avait appelé ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer dans les locaux où la perquisition était en cours. On le voyait également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer. 

 

L'affaire dépaysée 'dans un souci d'impartialité". Le parquet de Paris avait aussitôt ouvert une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Elle a été confiée à Brigade de répression de délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne. Entre-temps, l'affaire a été dépaysée au parquet de Bobigny "dans un souci d'impartialité", selon le parquet général de Paris.

La justice marche sur des œufs. Dans ce dossier, pas question de procéder à des gardes à vues, qui au-delà du symbole nécessiteraient l'accord du bureau de l'Assemblée, ce qui pourrait alors générer l'hystérie. Pas question non plus de donner l'impression de vouloir se venger d'une attitude pour le moins agressive avec les collègues policiers présents lors des perquisitions, ni des magistrats, déjà accusés de tous les maux dans cette affaire par les partisans de Jean-Luc Mélenchon.