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Manon Fossat
Alors que le pass sanitaire va être étendu lundi aux salariés de certains lieux publics et privés, Ladislas Polski, maire de La Trinité, dans les Alpes-Maritimes, a annoncé dans une note que ce dernier sera également demandé aux agents municipaux de sa commune. Invité de Romain Desarbres sur Europe 1, vendredi, il explique sa décision qui fait débat.
INTERVIEW

Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux (culture, loisirs, sports, salons…) accueillant plus de 50 personnes, le pass sanitaire a été étendu le 9 août à l'accès aux hôpitaux sauf urgences, aux bars et restaurants ou encore aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale. Il s'imposera dès lundi aux salariés des lieux concernés. Invité d'Europe 1, vendredi, le maire de La Trinité, dans les Alpes-Maritimes, Ladislas Polski, qui va imposer ce dispositif à ses agents municipaux, justifie cette décision.

"Nous sommes confrontés à une grande difficulté d'application de la loi. Nous ne sommes pas dans un excès de zèle ou dans une posture", se défend l'édile azuréen. "Seulement une loi a été promulguée le 7 août, suivie d'une circulaire le 11 août, qui définit les catégories de salariés qui sont censés être soumis ou non au pass sanitaire. Et dans une commune comme la notre de 10.000 habitants, qui compte environ 180 agents, ces mesures sont difficilement applicables." En effet, pour le maire, il ne paraît pas envisageable de distinguer les agents soumis à ce dispositif. "Ils sont polyvalents et sont en permanence en train de se remplacer. Et ils évoluent dans les mêmes salles de réunion", poursuit-il.

"Principe d'équité"

C'est la raison pour laquelle Ladislas Polski a choisi "le principe d'équité" et de mettre en œuvre ce pass pour tous les agents. Une décision qui, il l'admet, a provoqué quelques incompréhensions. "Nous avons tenu des réunions en amont pour échanger avec eux. Moi-même, voyant l'ampleur que prenait ce débat, j'ai voulu m'entretenir avec le préfet des Alpes-Maritimes. (…) Si l'interprétation que je fais de la loi est trop rigide, alors comment puis-je faire travailler ensemble les agents de la vie associative et les agents de l'état civil qui partagent la même photocopieuse et respirent le même air, mais qui pourtant sont soumis à un traitement différent ?", s'interroge-t-il. 

Pour ce médecin généraliste, sans cette mesure, les conditions de travail des agents ne sont pas sécurisées. "Je considère qu'il est de ma responsabilité de les protéger et de garantir aussi la liberté des 80% de vaccinés qui veulent pouvoir venir travailler sans avoir la peur au ventre. Et je ne pense pas être le seul maire confronté à cette problématique", conclut le maire de La Trinité. À Reims en effet, son homologue Arnaud Robinet réclame lui aussi une généralisation du pass sanitaire pour tous les agents.