Anne Hidalgo 1:25
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Hélène Terzian, à Montpellier , modifié à
Alors que la gauche s’est réunie une seconde fois cette semaine dans la perspective de la présidentielle de 2022, Anne Hidalgo, pas officiellement candidate, poursuit son tour de France. Après Nancy ou encore Douai, la maire de Paris était mardi en visite à Montpellier. Une tournée aux allures de campagne.
REPORTAGE

En visite mardi à Montpellier, nouvelle étape de son tour de France, Anne Hidalgo profite pour déambuler auprès de la population, qui lui réserve un accueil plutôt chaleureux. "Ça doit vous changer d’ambiance", lui fait remarquer une boulangère visiblement ravie de voir la maire de Paris devant sa boutique. Anne Hidalgo acquiesce : "Ça change beaucoup d’ambiance !", ironise-t-elle, loin de la situation dans la capitale, où la politique nationale n'est jamais très loin.

Il semble en effet que le soleil montpelliérain chasse les nuages parisiens qui flottent au-dessus d’Anne Hidalgo. Dans la ville d’Occitanie, on réclame des photos et on l’encourage même à être candidate. "On vous attend pour 2022 !", lance un jeune homme qui la croise dans le centre-ville.

Rencontres imprévues

Accompagnée du maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, elle se dit touchée par ce type d’interpellations. "Ça fait toujours chaud au cœur parce que c’est la jeunesse qui vous dit qu’elle compte sur vous, donc c’est un des plus beaux messages qu’on peut entendre !", sourit-elle, avant de se recentrer : "Mais voilà, on travaille !"

Là-bas, Anne Hidalgo a insisté sur sa volonté de s’inspirer des initiatives locales. Comme ici, à Montpellier, lorsqu’elle se rend sur le site d’une ancienne raffinerie en cours de dépollution, au cœur d’un projet d’aménagement urbain, ou encore lorsqu’elle va à la rencontre d’acteurs associatifs dans un quartier populaire. Une démarche qui s’apparente à une forme de pré-campagne, avec son lot de rencontres imprévues.

En visite dans la ville de Frontignan, à quelques kilomètres de Montpellier, une dame se précipite auprès d’elle : "Vous savez quand nous nous sommes connues ?", interroge Marie à la maire de Paris. "À Lyon, dans les années 1980, j’étais assesseur", raconte-t-elle à Anne Hidalgo, qui rappelle souvent ses années passées dans la capitale de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Comme je suis contente !", poursuit l’habitante, avant de glisser : "Mais Madame Pulvar, elle dit des bêtises !"

"Dépassement"

Difficile pour la maire de Paris de ne pas se faire rattraper par l’actualité, notamment la récente passe d’armes entre Audrey Pulvar, tête de liste socialiste dans la région Île-de-France et le ministre de l’Intérieur au sujet de la manifestation des policiers, mais aussi les dernières réunions pour tenter de réunir la gauche, qui semble encore plus fracturée. "Tout le monde essaye de nous opposer, de cliver", regrette Anne Hidalgo.

La maire rappelle que son tour de France et sa plateforme Idées et Commun visent justement à proposer une alternative : "Ce que nous faisons va aussi dans le sens de ce dépassement et de ce dialogue. C’est une démarche qui pourra avoir son efficacité y compris dans la construction d’une offre politique nationale", affirme-t-elle. Anne Hidalgo veut contribuer au débat mais trace sa route. Avant, peut-être, de passer à la vitesse supérieure, à l’automne.