Nucléaire : le «mur d'investissements» concourt à la «quasi-faillite» d'EDF, affirme Jadot

yannick jadot
Le "mur d'investissements de près de 100 milliards" pour la mise à niveau des réacteurs nucléaires concourt à la situation de "quasi-faillite" d'EDF, selon Yannick Jadot. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, "le mur d'investissements de près de 100 milliards" pour la mise à niveau des réacteurs nucléaires concourt à la situation de "quasi-faillite" de l'entreprise. "EDF est dans une situation extrêmement préoccupante, son obsession nucléaire l'amène à être en difficulté sur son endettement", a-t-il jugé.

Le candidat écologiste à la présidentielleYannick Jadot a déclaré à l'AFP vendredi que le "mur d'investissements de près de 100 milliards" pour la mise à niveau des réacteurs nucléaires concourt à la situation de "quasi-faillite" d'EDF, qui vient d'annoncer son renflouement par l'État. Yannick Jadot a répété que son programme prévoyait une renationalisation d'EDF, détenu déjà à près de 84% par l'Etat, "pour l'extraire de cette pression des actionnaires, mais surtout pour rediriger l'activité d'EDF vers la transition énergétique, avec moins de nucléaire et plus (d'énergies) renouvelables".

EDF, "une situation préoccupante"

"EDF est dans une situation extrêmement préoccupante, son obsession nucléaire l'amène à être en difficulté sur son endettement", a-t-il jugé, ajoutant que "les dernières décisions de l'État sur le plafonnement des prix de l'électricité la mettent encore plus en difficulté". "Et on voit bien qu'y compris EDF n'arrive même pas à maintenir ces réacteurs, y compris les plus récents, faute de capacités d'investissement et de maintenance. Donc pour les écologistes, il vaut mieux renationaliser aujourd'hui EDF", a-t-il poursuivi. Il a souligné que l'endettement d'EDF était "de plus de 40 milliards" d'euros, avec "un mur d'investissements de près de 100 milliards pour mettre à niveau nos réacteurs nucléaires".

Selon lui, "comme EDF s'est notamment engagé (dans le projet de construction de deux centrales EPR à Hinkley Point en Angleterre) et sur d'autres projets, EDF n'arrive même plus à maintenir ces centrales et EDF est dans une situation de quasi-faillite", nécessitant le renflouement de l'État.

Bénéfice multiplié par huit en 2021

Pour lui, les "grands concurrents européens qui ont plutôt choisi la transition vers l'efficacité, le renouvelable (...) vont beaucoup mieux qu'EDF". La solution passe donc, selon Yannick Jadot, par la "renationalisation, à la fois pour retrouver le contrôle complet de nos barrages, pouvoir emprunter à plus faible prix, mais surtout pour faire d'EDF un bras armé de la transition énergétique".

EDF, qui affiche un bénéfice net multiplié par huit pour 2021, a annoncé vendredi un "plan d'actions", avec un renflouement de l'État de 2,1 milliards d'euros alors que l'année 2022 s'annonce difficile avec des problèmes dans la production nucléaire et des récentes mesures du gouvernement pour limiter la hausse des factures d'électricité.