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Margaux Baralon , modifié à
EXTRÊME-DROITE - Invité sur Europe 1 lundi, le député européen du Front national s'est dit favorable à une "sortie concertée" de l'euro, pour aller d'une monnaie unique à une "monnaie commune".
INTERVIEW

Si l'abandon de l'euro est l'un des points clés du programme du Front national, c'est également un sujet d'inquiétude pour de nombreux électeurs. Pour élargir encore sa base électorale, le parti d'extrême-droite pourrait donc se résigner à faire quelques concessions sur le sujet. "Il est nécessaire de faire preuve de beaucoup de pédagogie", a reconnu Nicolas Bay, secrétaire général du FN, au micro d'Europe 1 lundi. Selon lui, les positions de sa formation politique "sont souvent caricaturées".

"Garder une monnaie d'échange internationale". Concrètement, le député européen mise sur une "sortie concertée" plutôt qu'une "sortie brutale" de l'euro. "Il faut retrouver une monnaie qui soit au service de l'économie, et pas le contraire", estime-t-il. "Cela passe par une sortie concertée de l'euro monnaie unique vers un euro monnaie commune par exemple. Cela permettrait d'avoir une monnaie d'échange internationale qui serait constituée d'un panier de monnaies nationales. Chaque pays retrouverait ainsi sa liberté monétaire."

"Cela effraie beaucoup les électeurs". Pour le Front national, le sujet de la sortie de l'euro est de plus en plus délicat. Le parti se heurte en effet à un "plafond de verre électoral" qui semble l'empêcher de gagner au second tour d'une élection en dépit de bons scores au premier, comme cela s'est produit lors des dernières élections régionales. Pour espérer remporter un scrutin, certains piliers frontistes, à l'instar de Bruno Gollnish, prônent un "travail introspectif", qui pourrait notamment porter sur la question de l'euro. "Au lendemain des régionales se posera sans doute ce sujet crucial pour 2017", anticipait, il y a deux mois, le sénateur Stéphane Ravier. "Le Saint-Euro, ça effraie beaucoup les électeurs." 

Un changement de nom ? Cette inflexion dans le programme historique du Front national pourrait s'accompagner d'autres évolutions. Un changement du nom du parti a ainsi été évoqué plusieurs fois. Pour sa part, Nicolas Bay s'est dit opposé à un "ripolinage de surface". "Si le Front national change de nom un jour, cela correspondra à un changement de dimension, lorsque le parti sera sur le point de l'emporter", a t-il expliqué, estimant qu'actuellement, "les conditions n'étaient pas forcément réunies".

>>Retrouvez l'interview de Nicolas Bay en intégralité


Sortie de l'Euro, changement du nom du Front...par Europe1fr