Le Front national envisage de changer de nom

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Camille Girerd avec M.S. et AFP
Un changement de nom est officiellement à l’ordre du jour au FN. Mais pour Marine Le Pen, l’éventuel abandon de ce titre ne doit pas être seulement rhétorique.

Après l’UMP, devenue Les Républicains en mai, le Front national envisage lui aussi de changer de nom. Gilbert Collard, député du Gard, et Robert Ménard, maire de Béziers, deux proches du parti sans y avoir leur carte, se sont déclarés favorables à cette petite révolution.

Plus un tabou. Cette piste est-elle sérieusement envisagée au FN ? L’idée est sur la table, Marine Le Pen l’a confirmé à Europe 1. Le changement de nom du Front national n’est plus un tabou pour elle et un débat va bien avoir lieu au sein du parti fin janvier, lors d’un séminaire de deux-trois jours. L’objectif est de tout aborder en vue de la présidentielle en 2017, de l’implantation locale du parti à sa ligne politique. Celle-ci fait souvent débat en interne, comme on l’a vu pendant les régionales sur la question des subventions au planning familial ou sur la sortie de l’euro.

"Une marque". Mais il y a aussi au cœur des discussions le nom du parti, donné par Jean-Marie Le Pen en 1972 - il s'agit d'une abréviation de "Front national pour l'unité française". Un fondateur qui n’est absolument pas d’accord avec sa fille. "L’idée me parait grotesque", proteste-t-il. "Il faut 20 ans, 30 ans pour créer une marque. Celle-là me semble avoir connu un certain succès. Généralement, c’est après une lourde défaite que les gens changent de nom."

Rapprochement avec d’autres partis. La présidente du FN pose quant à elle une condition : le changement de nom doit correspondre à une réalité politique, autrement dit à des alliances avec d’autres partis. Mais si cela consiste seulement à changer "le nom de la boutique", elle n’y voit pas d’intérêt et entrevoit même un risque d’affaiblissement.

"Un grand congrès". Pour Robert Ménard, ce changement de nom serait le signe d’un rapprochement avec d’autres formations ou personnalités politiques, comme Philippe de Villiers. "Ne serait-ce pas une bonne idée, de manière symbolique, de changer le nom du Front national à l'occasion d'un grand congrès fédérateur ?", s’est interrogé jeudi le maire de Béziers dans une interview à l'hebdomadaire Valeurs actuelles. Quoi qu’il en soit, le débat sera houleux et tranché par les militants eux-mêmes, lors d’un congrès.