Logement Marseille 1:28
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Nathalie Chevance, édité par Mathilde Durand , modifié à
Des dizaines d'associations marseillaises mettent sur la table 60 mesures et 14 engagements pour lutter contre le logement précaire et indigne dans la cité phocéenne. Elles espèrent une plus grande implication des candidats sur ce thème majeur, un an après le drame de la rue d'Aubagne. 

Selon un sondage BVA réalisé pour Europe 1 et Orange, les Français se préoccupent plus des enjeux locaux en vue des élections municipales que de la politique nationale. Et à Marseille, c’est la thématique du logement qui alerte la société civile. Les candidats peinent pourtant à s’en emparer. Plus d’un an après les effondrements mortels de la rue d’Aubagne, 28 organisations de la société civile lancent un cri d’alarme. Face au manque de propositions des prétendants à la mairie, elles mettent sur la table 60 mesures et 14 engagements très concrets pour lutter contre le logement indigne et précaire.

"Un déni de la réalité"

Parmi les mesures proposées : des "stages" d’immersion pour les candidats aux municipales dans des logements indignes ou précaires, au plus près de la réalité des familles, accompagné des "acteurs associatifs sur le terrain". Les associations prônent également un plan contre habitat indigne, des mesures fortes pour les sans-abris, sans oublier les classes moyennes. Un dossier sur sept de logement social seulement aboutit.

"Je pense qu’il y a un déni de la réalité, du drame que vive beaucoup de nos concitoyens les plus précaires", déplore Florent Houdmon, de la Fondation Abbé Pierre. "La classe moyenne peine à se loger, au vue du coût du logement. Dans certains quartiers, on ne trouve quasiment aucun logement social. Nous proposons des mesures très concrètes sur comment faire et rééquilibrer le territoire."

Manque de moyens humains

Une autre des propositions phare : renforcer les moyens humains au sein des administrations, telles que la ville ou la métropole. "Pas assez de personnel, pas assez bien formé, des procédures qui n’iront pas jusqu’au bout", énumère Anne-Claire Bel, directrice des compagnons bâtisseurs. "Il faut des instances de suivi, et qu’on arrête de classer des dossiers sans réalisation de travaux."

La situation est tendue dans la cité phocéenne, un an après les effondrements. Selon les derniers chiffres, près de 4.000 ménages sont encore évacués de leurs logements dangereux. Les organisations de la société civiles demandent symboliquement que le premier adjoint du futur maire soit chargé plus particulièrement des questions liées au logement.