wallerand de saint-just 1280 4:50
  • Copié
Romain David , modifié à
Pour le trésorier du RN, interrogé jeudi matin sur Europe 1, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont agi "maladroitement" en divulguant, dans la foulée de l'identification du corps de ce jeune homme tombé dans la Loire, le contenu d'un rapport de l'IGPN remis une dizaine de jours plus tôt.
INTERVIEW

Les critiques se multiplient à l’égard du gouvernement et plus particulièrement de Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, après que le corps retrouvé dans la Loire lundi a été identifié comme étant celui de Steve Maia Caniço. Ce jeune homme de 24 ans serait tombé dans le fleuve le soir de la Fête de la musique, en marge d’une intervention des forces de l’ordre, qu’un rapport de l’IGPN, la police des polices, a toutefois dédouané de toute responsabilité. Une partie de l’opposition réclame néanmoins la démission du locataire de la place Beauvau.

"J’accuse monsieur Castaner, au moins depuis le début de la crise des 'gilets jaunes', d’amateurisme dans la gestion de la paix publique en France !", a lâché jeudi au micro de Pierre de Vilno, dans la matinale d’Europe 1, Wallerand de Saint-Just, trésorier du Rassemblement national et conseiller régional d'Île-de-France. "L’incident de Nantes, qui est un incident très grave […], prend place dans ce que nous voyons être la gestion de l’ordre public", relève ce proche de Marine Le Pen. Pour lui, l’affaire Steve Maia Caniço vient ponctuer une gestion maladroite de la sécurité publique dans l’Hexagone, qu'a mis à mal la crise sociale déclenchée en novembre dernier par la grogne des "gilets jaunes". "Après ces événements, nous voyons que monsieur Macron, Monsieur Castaner et monsieur Philippe ne connaissent pas la France. Ils ne savent pas ce qu’est la France", s’agace l'élu.

"Il aurait fallu débrider la plaie le plus rapidement possible"

"Ce qu’a fait mardi le Premier ministre avec Christophe Castaner m’a paru extrêmement maladroit", tacle encore Wallerand de Saint-Just à propos de l’intervention du chef du gouvernement sur le perron de Matignon, au côté d’un Christophe Castaner resté silencieux. "Ce garçon est peut-être mort à la suite d’une charge de police : il aurait fallu débrider la plaie le plus rapidement possible. Le lendemain de la découverte du corps, on nous sort un rapport de l’IGPN qui, paraît-il, date d’il y a quinze jours, en nous disant que la police n’aurait rien à voir dans cette histoire. Tout le monde est choqué par ce procédé", explique-t-il.

"Il faut confier la recherche de la vérité non pas à l’IGPN, qui est un organisme qui dépend du ministère de l’Intérieur et contre lequel pèse des soupçons, à tort ou à raison, […] mais aux juges judiciaires garants des libertés publiques et indépendants", estime Wallerand de Saint-Just. "Le procureur de la République de Nantes aurait dû nommer des juges d’instruction beaucoup plus avant dans ce dossier", ajoute-t-il, alors qu’une information judiciaire "contre X" pour "homicide involontaire" a été ouverte mardi, juste avant que ne soient divulgués les résultats de l'autopsie pratiquée sur le corps repêché la veille. De son côté, Édouard Philippe a fait savoir qu'il avait saisi l'inspection générale de l'administration, en sus des conclusions controversées rendues par l'IGPN dans cette affaire.