Merkel à Brégançon : une rencontre pour acter un nouveau départ dans le couple franco-allemand

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Les négociations sur le financement du plan européen de relance ont permis aux deux dirigeants de se rapprocher. © Kay Nietfeld / POOL / AFP
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Hadrien Bect, édité par Romain David , modifié à
La chancelière allemande est attendue jeudi à Brégançon. Rares sont les chefs d'Etat étrangers à avoir reçu les honneurs de la résidence d'été des présidents français. Emmanuel Macron espère ainsi resserrer les liens avec l'Allemagne, alors que la mise en action du plan de relance européen sera l'un des gros chantiers de la rentrée.
ANALYSE

Il s’agit d’une première depuis 35 ans ! Angela Merkel est reçue à Brégançon jeudi après-midi par Emmanuel Macron, alors qu'un chancelier allemand ne s’était plus rendu dans la résidence d’été des présidents français depuis Helmut Kohl en 1985. Mais Emmanuel Macron a le goût des traditions. L’année dernière il avait reçu à Brégançon Vladimir Poutine, et en 2018 Theresa May.

De nombreux sujets devraient occuper les deux chefs d’Etat : la crise du coronavirus, l’explosion à Beyrouth, les ambitions turques en mer Égée, la présidentielle contestée en Biélorussie, le climat ou encore le plan de relance européen. C’est aussi une occasion pour le couple franco-allemand de montrer sa bonne entente en ce premier rendez-vous diplomatique de la rentrée pour Emmanuel Macron. L’Elysée promet même des discussions "en confidence". Ces derniers mois ont rapproché la chancelière et le président, unis pour faire adopter le plan de relance européen, financé en partie par une dette commune.

Un nouveau départ dans la relation franco-allemande

"Il s’est passé quelque chose entre avril et mai, le président attendait ça depuis longtemps", observe un macroniste. La chancelière a fait un pas en direction des positions françaises à la faveur de la crise, de quoi marquer un nouveau départ dans une relation qui semblait parfois s’étioler. "Merkel n’est plus madame nein, elle accepte de prendre plus de risques", dit un ministre.

 Mais la bonne entente affichée ne permettra sans doute pas d’éluder des sujets plus épineux, comme la crise entre la Grèce et la Turquie. Alors que la France haussait le ton la semaine dernière en soutien à Athènes, Berlin renvoyait les trois pays dos à dos, appelant à la "désescalade", une attitude loin d’être appréciée de tous côté français.