Marine Le Pen ne trouve «aucune excuse» à Bruno Retailleau

Dans un entretien au Journal du Dimanche, Marine Le Pen s'en prend au ministre de l'Intérieur. Cette dernière affirme qu'elle ne trouve "aucune excuse" à Bruno Retailleau qui, selon elle, ne parvient pas à enrayer la "dégradation du pays". Marine Le Pen regrette le manque d'action et estime qu'il "n'y a que des mots".
Marine Le Pen a expliqué samedi ne trouver "aucune excuse" au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, coupable selon elle de ne pas parvenir à "enrayer" la "dégradation du pays", dans un entretien au Journal du dimanche.
"Certains encensent M. Retailleau simplement parce qu'il est de droite - comme ils l'ont fait hier avec M. Barnier. Peu importe qu'il mène une politique laxiste : on lui trouve des excuses. Moi, je ne lui en trouve aucune", fait valoir la patronne des députés Rassemblement national, selon qui "rien ne montre que la dégradation du pays - insécurité, impunité, immigration dérégulée - soit enrayée".
"Soit il y a une responsabilité politique, soit plus personne n'est responsable de rien"
"On aurait pu attendre un vrai cap, des actes forts. Il n'y a que des mots. Et les mots n'arrêtent ni les voyous, ni les criminels. Si on ne les arrête pas, si on ne les expulse pas le cas échéant, si on n'arrête pas de les accueillir sur notre sol, ils ne s'arrêteront pas", estime encore la leader d'extrême droite.
Le ministre de l'Intérieur, devenu président des Républicains il y a quinze jours, enchaîne les bons sondages de popularité : dans un baromètre Elabe pour Les Echos paru jeudi, il se classe à la 4e position avec 33% des personnes interrogées ayant de lui une image positive, juste derrière Jordan Bardella (35%) et Marine Le Pen (34%). Cette dernière affirme néanmoins ne pas redouter M. Retailleau, disant faire "trop confiance à l'intelligence des Français pour (le) craindre".
"Nos compatriotes verront que ses résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, et que ses décisions ne répondent pas à l'urgence de la situation", ajoute-t-elle, en estimant que "le peuple français a peur et il a raison", à cause de "l'insécurité et la violence (qui) progressent de façon exponentielle, comme l'immigration".
La triple candidate malheureuse à la présidentielle a encore pointé la "responsabilité politique" du locataire de Beauvau et du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, après les violences qui ont émaillé les célébrations populaires consécutives à la victoire du PSG la semaine dernière en finale de la Ligue des champions.
"Soit il y a une responsabilité politique, soit plus personne n'est responsable de rien. Mais à partir du moment où ces graves événements ont eu lieu, deux options existent : soit le gouvernement a fait le nécessaire - et il doit le démontrer -, soit il ne l'a pas fait, et alors il est évidemment comptable de ce fiasco", tacle Marine Le Pen.