"Marche des libertés" : Manuel Valls évoque une gauche "ambiguë" et une "union de façade"
Militants politiques et syndicaux, activistes écolos et associatifs ont défilé samedi dans de nombreuses villes pour dénoncer "les attaques contre les libertés". Pour Manuel Valls, il s'agit d'une manifestation "ambiguë". "Une partie de la gauche se perd dans son langage", dénonce-t-il.
Les gauches politiques, syndicales et associatives ont défilé samedi dans de nombreuses villes pour dénoncer "les attaques contre les libertés" qui se multiplient selon eux à la faveur de la montée de l'extrême droite et de lois "liberticides". Invité d'Europe 1 samedi, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a pointé du doigt une manifestation "ambiguë". "On associe à des idées d'extrême-droite des lois votées au Parlement pour lutter contre les violences à l'encontre des forces de l’ordre, contre le terrorisme, pour défendre nos libertés", estime-il, ajoutant : "Une partie de la gauche se perd dans son langage."
Les partis de gauche, s'ils ont tous participé, ont marché en ordre dispersé. L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon (Générations) et l'écologiste Julien Bayou ont défilé à Paris. Le chef des communistes Fabien Roussel était à Lille et le socialiste Olivier Faure en PACA. "Ceux qui manifestent sont en plus en désaccord les uns avec les autres. Il s'agit d'une union de façade."
"Cette marche véhicule des confusions"
La marche organisée samedi véhicule selon lui des "confusions". "Si on part du principe que le patriotisme, la défense de la laïcité, la République, le soutien aux forces de l’ordre sont des idées d'extrême droite alors on favorise sa victoire. Les lois votées n'ont rien à voir avec l'extrême droite. La lutte contre l'islamisme radicale n’a rien à voir avec l'extrême-droite. Au contraire : il s'agit de défendre la démocratie, la laïcité, l'égalité hommes-femmes."
Peu après 14h au démarrage place de Clichy en direction de la République, Jean-Luc Mélenchon a reçu de la farine sur le visage. En dénonçant un acte "lâche" qui "aurait pu être pire", le leader de La France insoumise a fait état d'"une grande tension" et d'"un seuil qui a été franchi" quelques jours après que le chef de l'Etat eut reçu une gifle lors d'un déplacement dans la Drôme. "Je condamne tous ces actes de violence", a réagit Manuel Valls, dénonçant la "violence" actuelle "à l'égard de toux ceux qui représentent l'autorité".