Marcel Campion se lance pour "libérer Paris" d’Anne Hidalgo

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Marcel Campion veut présenter, dans l'ensemble des arrondissements parisiens, des listes issues de la société civile. © Philippe LOPEZ / AFP
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En froid avec l’actuelle municipalité, l’homme d’affaires, spécialiste de la fête foraine, présentera à l’occasion des municipales 2020 un candidat dans tous les arrondissements de la capitale.

Il se prépare à entrer en campagne. Moins par conviction, semble-t-il, que pour prendre sa revanche sur sa meilleure ennemie. Dans une interview au Parisien, Marcel Campion annonce qu’il présentera 17 têtes de liste aux municipales 2020, et compte lui-même briguer la mairie du futur 1er arrondissement (qui fusionnera les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissement, après la réforme du statut de Paris). "On veut faire de Paris la vraie capitale de la France", lâche-t-il. Rien de moins pour le propriétaire de la grande roue de Paris, qui espère ainsi s’imposer comme une figure de l’opposition locale à Anne Hidalgo.

"Je ne suis pas là pour faire de la politique". Il faut dire qu’entre ces deux-là, rien ne va plus. De l’obligation de démonter son manège de la place de la Concorde à l’annulation de son marché de Noël sur les Champs-Elysées, pour Marcel Campion, la coupe est pleine. Déterminé à détrôner la maire de Paris, le roi des Forains assure qu’il ne cherche pas pour autant à s’installer sous les ors de l’Hôtel de ville. "Je ne veux pas être maire de Paris à 80 ans. Je ne suis pas là pour faire de la politique. En fonction des candidats, on se décidera sur le plus compétent que l’on pourra pousser", explique-t-il au quotidien francilien.

 

Sous le patronage du Général de Gaulle. "Hors de question de présenter des vieux briscards de la politique". Marcel Campion veut s’entourer de personnalités issues de la société civile, et cite notamment l’écrivain André Berkoff, l’ancien journaliste Bernard Segarra ou encore le chirurgien cardiaque Pascal Leprince. Et pour donner un cadre à son projet, il lancera en septembre son mouvement : "Libérons Paris", émanation de la plateforme qu'il a ouvert en début d'année, "Paris libérée". Bien entendu, la référence au Général de Gaulle est voulue. "Dès mon plus jeune âge, j’étais gaulliste", assure-t-il. Et de citer le bon sens du fondateur de la Cinquième République – "un vrai gestionnaire, c’est […] la mère de famille qui ne dépense pas plus que ce qu’elle a dans son porte-monnaie pour remplir son filet" - afin de tacler le gaspillage financier pratiqué, selon lui, par les élus. "Aujourd’hui, ils font des conneries et ce sont les Parisiens qui payent." 

" Anne Hidalgo a transformé une ville enchantée en une ville en chantiers "

Dans le viseur de la justice. Pour y parvenir, Marcel Campion entend donc "libérer" la capitale des politiciens – "c’est une candidature anti-partis politiques" -, et au passage les berges de Seine des piétons en semaine… et des voitures le week-end. Bref, un détricotage en règle des mesures les plus polémiques d’Anne Hidalgo, qui "a transformé une ville enchantée en une ville en chantiers", résume-t-il, toujours auprès du Parisien. L’homme d’affaires ne rentre pas plus avant dans son programme, mais évoque une mesure phare : "le maire de Paris devra répondre sur ses deniers personnels quand il y a aura une faute lourde". Lui-même mis en examen depuis 2017 pour "recel de favoritisme", "abus de biens sociaux" et "favoritisme", Marcel Campion ne craint nullement de voir les affaires décrédibiliser sa campagne, et rappelle qu’il a obtenu la condamnation en diffamation du Canard enchaîné pour un article sur ses prétendues méthodes d’intimidation. "Tout ça c’est un coup monté ", balaye celui qui, à défaut de gagner, veut jouer les chamboule-tout dans cette élection.