Hervé Morin 2:31
  • Copié
Manon Fossat , modifié à
Sur Europe Matin jeudi, l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin est revenu sur le retrait des troupes françaises du Mali, annoncé ce jeudi dans une déclaration conjointe. Il a estimé qu'il n'y avait pas d'autres solutions pour la France et qu'il nous faut "reconsidérer le système".

Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi matin lors d'une conférence de presse "le retrait coordonné" des troupes françaises et européennes du Mali. Un départ inévitable à cause des relations devenues exécrables avec la junte au pouvoir à Bamako. Invité sur Europe Matin jeudi, l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin est revenu sur ce retrait et a estimé qu'il n'y avait pas d'autres solutions. 

"Il faut reconsidérer le système"

"Cela fait un an et demi que je dis qu'il ne faut pas rester au Mali dans ces conditions. J'ai connu cette situation avec l'Afghanistan et j'ai le sentiment qu'à partir du moment où il n'y a pas la capacité à bâtir un nouvel Etat et que de mois en mois on apparaît comme une force d'occupation, il faut reconsidérer le système", a-t-il affirmé.

Selon Hervé Morin, il faut en effet changer de manière de faire. "On ne peut pas intervenir sur des surfaces aussi grandes, à savoir huit ou dix fois la France, dans des guerres complètement asymétriques", a-t-il poursuivi. "Mais il ne faut pas non plus partir à l'américaine, du jour au lendemain. Ca ne fait aucun doute."

"Plus les bienvenus" au Mali

"Le gouvernement malien a décidé de nous exprimer une chose simple, à savoir que nous ne sommes plus les bienvenus. Et on prend acte", a encore observé l'ancien ministre de la Défense. La France, ses partenaires européens et le Canada ont annoncé ce jeudi le retrait du Mali des opérations militaires antidjihadistes Barkhane et Takuba du fait de la dégradation des relations avec la junte à Bamako.

"Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies" et les pays ont décidé "le retrait coordonné" du Mali, tout en assurant de leur "volonté de rester engagés dans la région" du Sahel en proie à la contagion jihadiste, selon une déclaration conjointe.