Manifestation devant les Bouffes du Nord 2000*1000 1:50
  • Copié
Jean-Jacques Héry et Hadrien Bect, édité par Romain David , modifié à
Emmanuel Macron assistait vendredi soir à une pièce de théâtre, aux Bouffes du Nord à Paris, avec son épouse lorsque des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. Ils ont vite été repoussés par les forces de l'ordre, mais le chef de l'Etat a quitté les lieux en voiture, sous les huées.

Alors que la grève commence à s’essouffler au niveau national, les actions symboliques et sporadiques se multiplient. Vendredi, après l’envahissement du siège de la CFDT, des manifestants ont ciblé dans la soirée Emmanuel Macron, alors qu’il se trouvait dans un théâtre parisien avec son épouse. Il est environ 21 heures, vendredi soir, lorsque plusieurs dizaines de militants se rassemblent devant l'entrée du théâtre des Bouffes du Nord où se joue La Mouche. Le couple présidentiel est habitué de ces sorties discrètes, mais un journaliste militant les a repérés dans la salle avant d’indiquer leur présence sur les réseaux sociaux. À l'extérieur, sur le boulevard de la Chapelle, les slogans et les protestations redoublent.

Une charge de CRS

Parallèlement, de nombreux policiers se déploient devant l'établissement. Sur certaines vidéos visibles sur les réseaux sociaux, certains manifestants semblent même avoir réussi à franchir la première porte du théâtre, avant d'en être expulsés par la police. Et puis soudain, c'est la charge. "Une quarantaine de CRS se sont mis à courir vers tout le monde et à gazer. Les gens ont pris peur. Ça n’est pas une manière de traiter des personnes venues manifester de manière pacifique !", s’agace Audrey, qui a vécu la scène.

La voiture d’Emmanuel et Brigitte Macron a finalement été contrainte de quitter le théâtre des Bouffes du Nord protégée par un cordon de policiers, et sous les huées de des manifestants.

"C’est terriblement inquiétant"

"Le président et son épouse n’ont pas été exfiltrés, ils ont pu assister à la pièce jusqu’au bout", martèle-t-on à l’Elysée. Il s’agit d’éviter de donner l’image d’un chef de l'Etat qui fuit. Il n’empêche, "c’est terriblement inquiétant, je ne veux pas revivre ce qu’on a subi il y a un an", confie un responsable de la majorité, en référence à la crise des "gilets jaunes".

Il faut dire que ces derniers jours la tension est montée : permanences de députés dégradées, vœux de Nicole Belloubet perturbés par des avocats, ou encore ceux du ministre de la Culture prévus lundi tout simplement annulés car, dit-on, les conditions ne sont pas réunies pour que cette cérémonie se déroule sereinement.