Macron donne "les pleins pouvoirs à la haute administration", estime François Baroin
Dans une interview au JDD, le président de l'Association des maires de France affirme qu'Emmanuel Macron a donné "les pleins pouvoirs à la haute administration".
"Les dernières décisions budgétaires sont exclusivement comptables, sans cohérence politique", assure le président de l'Association des maires de France, François Baroin (LR), dans une interview au JDD . Pour l'ancien ministre du Budget, ces décisions découlent de ce que fait Emmanuel Macron, à savoir "donner les pleins pouvoirs à la haute administration, notamment des finances, sans filtre politique".
"Des mesures de droite". François Baroin fustige la baisse des APL , l'augmentation de la CSG, la désindexation des pensions de retraite ("un coup de massue"), et bientôt peut-être la retenue de l'impôt à la source, qui "ne tiennent pas compte du modèle économique français" où "plus de 55% du PIB reposent sur la consommation".
"Il faut être clair: la hausse de la CSG et la forte baisse du pouvoir d'achat qui en découle ne sont pas des mesures de droite", souligne-t-il, alors qu'on lui fait remarquer que Matignon et Bercy sont entre les mains de ministres issus de la droite.
"Un leurre électoral". Concernant la mise en place de l'impôt à la source , le sénateur juge que c'est une "réforme très difficile à mettre en oeuvre et pénalisante pour les entreprises", et il se prononce plutôt pour la "mensualisation généralisée". Les hésitations de l'exécutif à ce sujet "donnent un sentiment d'impréparation très préoccupant", remarque-t-il.
François Baroin regrette par ailleurs qu'il n'y ait "aucune réforme structurelle de l'Etat". "Quant à la taxe d'habitation, elle n'a pas été supprimée. Elle a été nationalisée: c'est le contribuable national qui paie, avec à la clé 10 milliards de déficit supplémentaire. C'était un leurre électoral", assène-t-il.
Concernant les débats internes à la droite sur l'Europe, François Baroin juge "possible" de les dépasser "à condition que de part et d'autre on n'agite pas des chiffons rouges".