LOPMI : l'Assemblée nationale valide le principe de la réforme de la police nationale

L'Assemblée nationale a validé le principe de la réforme de la police nationale
L'Assemblée nationale a validé le principe de la réforme de la police nationale © LOIC VENANCE / AFP
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William Molinié
Les députés qui examinent en ce moment la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) se sont prononcés pour la mise en place de la réforme de la police nationale. De quoi susciter la grogne chez les officiers de la police judiciaire qui craignent, entre autres, un abaissement de leur spécialisation.

"C’est un aboutissement", se félicite-t-on dans l’entourage de Gérald Darmanin. L’Assemblée nationale vient de valider ce vendredi après-midi le principe de la réforme de la police nationale portée par le ministre de l’Intérieur. Cette réforme suscite depuis plusieurs mois une grogne au sein des services de police judiciaire (PJ). Les "péjistes" disent être inquiets de voir leurs missions de lutte contre la criminalité organisée dévoyée au profit du traitement de la délinquance de masse jusqu’ici attribuée à la sécurité publique.

Aux alentours de 17h, les députés ont examiné, en séance publique, le contenu du rapport annexé à l’article 1er de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI), fixant la stratégie de la Place Beauvau pour moderniser le ministère. C’est dans cette partie de la LOPMI que sont inscrits les grands principes de la mise en place de cette réforme, qui n’a toutefois pas besoin d’article législatif à part entière pour être mise en place.

Aucun changement de mission

Cette réforme de la police nationale prévoit la départementalisation de la police judiciaire et la réorganisation des différentes missions par des "filières métier". De quoi crisper depuis cet été les policiers de la PJ qui y voient un abaissement de leur spécialisation. Dans un mouvement inédit, les enquêteurs se sont mobilisés dans plusieurs commissariats de France montrant publiquement leur désapprobation à cette réforme. Le point d’orgue de la mobilisation a été l’accueil mouvementé du directeur général de la police nationale (DGPN) à l’Evêché à Marseille, ce qui a conduit à l’éviction du chef de la PJ, Eric Arella, accusé d’avoir soutenu le mouvement.

Un amendement déposé par le gouvernement a toutefois limité la mise en place de cette réforme sous réserve de s’appuyer sur les conclusions des différentes missions d’information des parlementaires et les inspections commandées dans les ministères. Les représentants des syndicats de police qui seront nouvellement élus en décembre prochain devront aussi être « obligatoirement » consultés.

Enfin, il est inscrit dans le marbre que « aucun policier affecté à la direction centrale de la police judiciaire ne changera, sans son accord, de direction ou de mission ». Sur le vote précis de cet amendement, les députés LR et RN se sont abstenus. Tous les autres ont voté pour.