Loi travail : pour Valls, "ne rien changer, c'est nous condamner"

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avec AFP , modifié à
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook lundi soir, le Premier ministre a défendu le bien-fondé du projet de réforme du travail.

A la veille d'une réunion intersyndicale contre le projet de loi sur le travail, le Premier ministre est monté au créneau. Manuel Valls a répondu lundi soir aux critiques en affirmant que "ne rien changer, c'est nous condamner", dans une tribune publiée sur son compte Facebook.

Valls veut "vaincre les conservatismes". "Nous devons impérativement sortir des rigidités qui découragent, des blocages qui empêchent et brident la compétitivité", écrit le Premier ministre, en rappelant que le chômage de masse "mine notre pays depuis 40 ans". "Au fil du temps, beaucoup a été tenté. Notre devoir, c'est donc d'aller plus loin, pour vaincre les conservatismes, casser la logique de la demi-mesure et chercher des solutions neuves et audacieuses", poursuit-il.

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Une réponse aux critiques. Observant que quand la reprise mondiale est là, la France crée "beaucoup moins de travail que d'autres pays", en particulier l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, il affirme que c'est parce que "notre économie est beaucoup trop rigide". "Dans une compétition mondiale, nos entreprises se battent à armes inégales et subissent des perspectives d'activité de plus en plus incertaines", ajoute-t-il. "Un point fondamental ne doit, bien sûr, jamais être oublié : la relation de travail n'est pas équilibrée", ce qui "justifie l'existence d'un droit du travail protecteur", souligne Manuel Valls. "Mais je refuse ces visions qui considèrent que toucher un mot du code du travail revient à organiser la "régression sociale", à remettre en cause les droits fondamentaux des salariés, et qu'il faudrait surtout ne rien changer", lance-t-il aux opposants au texte, à gauche et chez les syndicats.

Le pouvoir de décision aux entreprises. Avec ce projet de loi, plaide-t-il, les règles d'organisation du travail ne seront plus fixées "depuis Paris" mais, "au contraire, par ceux les mieux à même de connaître les réalités de l'activité, les contraintes de leurs marchés, les attentes de leurs clients". De la même manière, "il faut lever les craintes des entreprises réticentes à embaucher" et "pour rendre prévisibles les conséquences d'une éventuelle rupture de contrat - tant pour l'entreprise que pour le salarié - nous allons encadrer les indemnités prud'homales", souligne-t-il.

Les syndicats prêts à faire grève ? Mardi, à l'appel de la CGT, plusieurs syndicats vont se réunir pour coordonner "une réaction forte et unitaire du monde du travail" contre le projet de loi de Myriam El Khomri, la ministre du travail. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a estimé de son côté que ce très controversé projet de loi valait bien "une grève".