Loi contre les squats controversée : le gouvernement la soutiendra, dit Olivier Véran

© LUDOVIC MARIN / AFP
  • Copié
avec AFP
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a affirmé que ce dernier "soutiendra" la proposition de loi émanant de la majorité et visant à renforcer l'arsenal répressif contre les squatteurs occupant des logements, vivement redoutée par les associations. Il prévoit notamment d'alourdir les sanctions contre les auteurs du délit de violation de domicile, à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Le gouvernement "soutiendra" la proposition de loi émanant de la majorité et visant à renforcer l'arsenal répressif contre les squatteurs occupant des logements, vivement redoutée par les associations, a annoncé jeudi son porte-parole Olivier Véran. "C'est une bonne proposition parlementaire de loi donc on la soutiendra, oui", a déclaré le ministre au micro de France 2. Cette proposition de loi, présentée par le député Renaissance Guillaume Kasbarian et adoptée mercredi en commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, est "un texte nécessaire", a jugé Olivier Véran.

Trois ans de prison et 45.000 euros d'amende

Il prévoit notamment d'alourdir les sanctions contre les auteurs du délit de violation de domicile, à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Actuellement, les squatteurs risquent un an de prison et 15.000 euros d'amende, quand les propriétaires qui les expulseraient sans le concours de la force publique risquent trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. "Si vous êtes un petit propriétaire, vous louez votre logement à quelqu'un qui décide de ne plus vous payez, ça peut prendre 3 ans avant qu'on lui demande de quitter les lieux", a argumenté Olivier Véran. Et si un propriétaire squatté entre dans son logement, il risque actuellement "une peine plus importante devant la justice que celui qui squatte (...), ce n'est pas normal", a-t-il complété.

"Il faut rétablir l'ordre républicain, le droit et protéger aussi les propriétaires lorsqu'ils sont dans leur droit", a-t-il tranché. Mercredi, Droit au logement (DAL), la Fondation Abbé-Pierre, Solidaires ou Attac ont à l'inverse déploré ce durcissement législatif fustigeant "une tendance à considérer les squatteurs comme des délinquants". Le texte doit arriver dans l'hémicycle la semaine du 28 novembre.