Loi asile : distinguer les réfugiés économiques met Hulot "mal à l'aise"
Même s'il admet son malaise vis-à-vis de certaines dispositions de la loi asile et immigration, le ministre de la Transition écologique a assuré être "loyal" au gouvernement.
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a concédé vendredi que "la distinction entre les réfugiés économiques et les autres" le mettait "mal à l'aise" après l'adoption du projet de loi asile-immigration par l'Assemblée , tout en assurant être "loyal" au gouvernement.
"C'est facile de faire preuve d'humanisme, de sensibilité sur un sujet comme ça. Mais il faut regarder la situation telle qu'elle existe", a déclaré sur RTL Nicolas Hulot, à qui on demandait s'il se sentait mal à l'aise vis-à-vis de ce texte. "Moi, la seule chose dans laquelle je suis mal à l'aise, c'est la distinction entre ce qu'on appelle les réfugiés économiques et les autres", a-t-il poursuivi. "Je me dis que les gens qui ont traversé à pied les Alpes, quelle que soit leur motivation, la détresse est la même pour tous."
Loyauté. "Est-ce que nous avons capacité, c'est une question importante, à accueillir l'ensemble ? Est-ce qu'on peut faire une fausse promesse ?", a-t-il toutefois nuancé. "Est-ce que la raison, ce n'est pas de faire en sorte que ceux qui sont là, on les accueille bien, mais de faire en sorte, à un moment ou un autre, de limiter l'arrivée chez nous ?", a-t-il ajouté. Interrogé sur l'abstention d'un de ses proches, le député LREM de Maine-et-Loire Matthieu Orphelin , lors du vote de ce texte, il a répondu : "Il a sa liberté, il est député, moi je suis dans un gouvernement et tant que j'y suis, je suis loyal."
La défiance des associations. Le projet de loi a été voté dimanche par l'Assemblée en première lecture, après des débats très vifs. Le texte vise à réduire à six mois, contre onze aujourd'hui, l'instruction de la demande d'asile. Objectif affiché : faciliter à la fois l'expulsion des déboutés et l'accueil des acceptés. Des associations d'aide aux migrants ont dénoncé un texte "déséquilibré" voire "dangereux" , en regrettant une orientation majoritairement répressive. En janvier, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait estimé que c'était un texte "totalement équilibré". "Il reprend deux grands principes : la France doit accueillir les réfugiés, mais elle ne peut accueillir tous les migrants économiques ", avait jugé Gérard Collomb.
Immobilier : la question du bonus-malus énergétique sera tranchée "avant l'été"
Le gouvernement, qui réfléchit à un système de bonus-malus appliqué sur la taxe foncière ou lors de la vente des logements en fonction de leur performance énergétique, tranchera sur la question "avant l'été", a indiqué vendredi Nicolas Hulot. "Je ne veux pas l'imposer mais moi j'y suis plutôt favorable", a-t-il déclaré. Nicolas Hulot a présenté jeudi son plan visant à encourager la rénovation des bâtiments publics et privés afin de réduire leur consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Ce bonus-malus "n'est pas dans le plan mais il est toujours à l'étude", a précisé le ministre.