Libération de Nicolas Sarkozy : la justice envoie un avertissement à Gérald Darmanin
La justice a accepté, ce lundi 10 novembre, la demande de remise en liberté de Nicolas Sarkozy et l'a placé sous contrôle judiciaire. Sorti de prison après 20 jours d'incarcération, l'ancien président de la République n'a pas le droit d'entrer en contact avec Gérald Darmanin. Explications.
Nicolas Sarkozy est sorti de prison ce lundi 10 novembre, mais la justice en a profité pour imposer une condition inédite : l'ancien président a interdiction formelle de rencontrer Gérald Darmanin et son cabinet. Une décision symbolique qui ressemble à un message envoyé par la justice à son propre ministre.
Une visite polémique
Plus qu'une simple précaution judiciaire, la mesure sonne comme un rappel à l’ordre. Car les magistrats n'ont pas digéré la visite rendue par Gérald Darmanin à Nicolas Sarkozy, à la prison de la Santé, à la fin du mois d'octobre. Une rencontre de quarante-cinq minutes entre le garde des Sceaux et son ancien mentor politique, en présence du directeur de l’établissement — officiellement pour parler sécurité. Mais pour beaucoup de juges, cette entrevue avait brouillé les lignes entre pouvoir politique et pouvoir judiciaire. À l’époque, le procureur général Rémy Heitz avait même mis en garde : une telle visite, disait-il, pouvait nuire à la sérénité du dossier.
En interdisant ce lundi tout contact entre les deux hommes, la justice marque son territoire. Ainsi, cette décision sonne comme un avertissement. Une manière pour la magistrature de rappeler à son ministre où s'arrête son autorité. À la Chancellerie, on temporise. "Le garde des Sceaux applique toujours les décisions de justice", fait savoir son entourage.
Une indépendance revendiquée, certes… mais qui prend, cette fois, des airs de revanche institutionnelle.