Le déficit public a déjà été estimé à 9% pour cette année. 3:00
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Hadrien Bect avec AFP , modifié à
De très nombreux Françaises et Français retournent au travail lundi pour le premier jour du déconfinement progressif. Mais le gouvernement craint une reprise de l'activité en demi-teinte, alors que des secteurs sont toujours exclus de ce redémarrage et que les contraintes sanitaires risquent de peser durablement sur la consommation.

Le déconfinement a commencé en France ce lundi. Mais ce redémarrage progressif de l'économie n'exempte pas l'exécutif de la crainte d'une reprise qui n'en serait pas vraiment une. "Le risque, c’est qu’on reparte doucement, qu’on stagne", confie-t-on à Europe 1 dans les couloirs du ministère de l'Économie et des Finances, à Bercy. Lundi, plusieurs ministres ont donc pris la parole pour faire passer le message auprès des Françaises et des Français.

"Chaque citoyen doit se sentir personnellement concerné" pour Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a ainsi dit souhaiter "une reprise importante du travail" sur la chaîne BFM Business. "Nous rentrons dans un monde qui est nouveau, dans lequel il faut que nous apprenions à conjuguer activité économique, travail et circulation du virus, et le succès de ce défi que nous avons à relever, il dépendra de chacun d'entre nous", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas uniquement les chefs d'entreprise, ce n'est pas uniquement les responsables politiques, c'est chaque citoyen qui doit se sentir personnellement concerné."

Plus tard dans la matinée, le ministre de l'Économie a cependant tempéré son propos. Rappelant l'importance du respect des gestes barrières, Bruno Le Maire a déclaré s'attendre à "une phase d'adaptation" dans tous les secteurs au micro de BFMTV. Pour lui, la reprise économique est "un défi qui est considérable, personne n'a de vérité révélée dès le premier jour". "Il faut regarder ce qui marche, regarder ce qui ne marche pas et corriger au fur et à mesure", a-t-il détaillé.

Les indicateurs de l'activité sont scrutés

De son côté, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a également confirmé lundi que le dispositif de prise en charge du chômage partiel allait être progressivement réduit. "Aujourd'hui, les conditions de la reprise sont là. Donc il n'y a pas tellement de raison que ce soit l'Etat qui continue à payer l'intégralité des salaires de 12 millions de salariés en France", a précisé la ministre sur LCI.

Dans les prochaines semaines, les indicateurs de l’activité vont être scrutés de près au sommet de l'État. Il en va ainsi du niveau de production et de la reprise des chantiers dans le bâtiment par exemple. "Il faut que le maximum de Français retournent au travail dès maintenant et que tous les commerces rouvrent", insiste un ministre de premier plan auprès d'Europe 1.

Car pour l'État, moins d’activité, c’est aussi moins d’argent dans ses caisses. Et donc plus de déficit, alors que celui-ci est déjà estimé à 9% pour cette année.

Le contexte international pèse

Mais le gouvernement le sait, tout ne dépend pas que du comportement de l’économie française. Un éventuel rebond dépendra aussi de l’évolution de l’épidémie aux États-Unis ou encore de l’apparition ou non d’une deuxième vague en Europe. Conséquence : le gouvernement planche déjà sur des plans de soutien à l’activité et sur un plan de relance pour la fin de l’été.