Les présidents des commissions de l'Assemblée : six "marcheurs", une MoDem, un LR

Les présidents des commissions permanentes de l'Assemblée nationale, élus jeudi, sont tous REM ou MoDem. (Illustration)
Les présidents des commissions permanentes de l'Assemblée nationale, élus jeudi, sont tous REM ou MoDem. (Illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
La moitié des présidents élus sont des novices en politique pour cette fonction d'écriture de la loi mais aussi d'animation politique, voire de déminage.

Les présidents des commissions permanentes de l'Assemblée nationale, élus jeudi, sont tous REM ou MoDem, hormis la commission des Finances réservée à l'opposition, revenue à Eric Woerth (LR). La moitié sont des novices en politique pour cette fonction d'écriture de la loi mais aussi d'animation politique, voire de déminage.

Commission des Finances : l'ex-ministre du Budget Éric Woerth

Partisan d'un pilotage "plus politique" de la prestigieuse commission, Éric Woerth, 61 ans, réélu pour un quatrième mandat dans l'Oise face à une candidate REM, connaît bien l'autre côté de la barrière : il a été ministre du Budget de 2007 à 2010, puis du Travail en 2010.  Il avait dû quelques mois après quitter le gouvernement en raison de sa mise en cause dans l'affaire Liliane Bettencourt, étant relaxé en mai 2015. Longtemps trésorier de l'UMP, ce fan d'alpinisme, père de deux enfants, avait été chargé du projet lorsque Nicolas Sarkozy avait repris le parti, puis du projet pour la campagne présidentielle de François Fillon.

• Commission des Lois : l'ancienne avocate Yaël Braun-Pivet

Cette mère de cinq enfants, 46 ans, s'y connaît en droit pénal, sa spécialité d'ex-avocate. Dans les Yvelines, où elle a été élue face au sortant Jacques Myard (LR), elle s'était investie notamment aux Restos du cœur, où elle a initié des consultations juridiques gratuites. Celle dont le "choix de cœur" était les Affaires sociales avait aussi pris la tête d'un centre d'accueil et était devenue responsable nationale "accès à la justice" de l'association caritative, bénévolement, avant de rejoindre En Marche en 2016.

• Commission des Affaires sociales : l'ex-PS et spécialiste Brigitte Bourguignon

Née à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière, cette femme de 58 ans, ex-travailleuse sociale, y a créé plusieurs structures d'insertion économique. Elle préside le Haut conseil du travail social.
Ex-athlète de bon niveau, elle a été secrétaire nationale du PS au sport. Députée du Pas-de-Calais depuis 2012, réélue en 2017 sous l'étiquette REM, elle avait échoué à se faire élire candidate au perchoir par le groupe majoritaire.

Commission des Affaires économiques : le financier, Roland Lescure

Député des Français vivant en Amérique du Nord, Roland Lescure, 50 ans, était numéro deux de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, grand fonds de pension, jusqu'à début avril. Ce polytechnicien passé par l'Ensae et la London School of Economics a commencé au ministère des Finances, avant de se consacrer à la gestion d'actifs, notamment chez Natixis puis Groupama Asset Management. Marié et père de trois enfants, fils d'un journaliste de L'Humanité, il est le demi-frère du président du Festival de Cannes et ex-PDG de Canal+, Pierre Lescure.

Commission des Affaires étrangères : l'ex-ministre MoDem Marielle de Sarnez

La députée de Paris et ancienne eurodéputée de 66 ans, bras droit de François Bayrou depuis 35 ans, avait décidé la semaine dernière de quitter le gouvernement, alors que le MoDem, dont elle est vice-présidente, fait l'objet d'une enquête sur l'emploi de ses assistants parlementaires européens. L'ex-ministre aux Affaires européennes avait renoncé dimanche à briguer la présidence des députés MoDem, au profit d'une présidence de commission.

• Commission de la Défense : l'ex-PS devenu macroniste Jean-Jacques Bridey

Député du Val-de-Marne, Jean-Jacques Bridey (ex-PS), 64 ans, est un "macroniste" de la première heure, depuis l'examen de la "loi Macron" en 2015. Cet ancien responsable d'un laboratoire de photographie, maire de Fresnes depuis 2001, a déjà siégé à la commission de la Défense, où il avait co-écrit un rapport d'information sur la dissuasion nucléaire. Il avait conseillé Emmanuel Macron sur les sujets Défense pendant sa campagne.

Commission du Développement durable : l'ex-écologiste Barbara Pompili

Cette députée de la Somme de 42 ans, qui entame son deuxième mandat, connaît bien son sujet et les rouages du pouvoir. Ancienne assistante parlementaire, elle a co-présidé feu le groupe écologiste avec François de Rugy, et été secrétaire d'Etat à la Biodiversité (début 2016 -mi-2017), dans les gouvernements Valls et Cazeneuve. Ex-EELV devenue "réformiste", elle avait été en mars le premier membre du gouvernement à soutenir Emmanuel Macron. Certains l'auraient bien vue au perchoir, mais Barbara Pompili a préféré soutenir son ancien collègue.

 Commission des Affaires culturelles : l'enseignant Bruno Studer

Cet Alsacien de 39 ans, élu dans le Bas-Rhin, enseigne l'histoire-géographie dans un collège de Strasbourg, dans le quartier de Cronenbourg, situé en zone d'éducation prioritaire. Il s'est engagé en politique en 2013 au sein de l'UDI avant d'adhérer en avril 2016 à "En marche!". Son travail d'enseignant l'a amené à vivre aussi en Belgique et en Allemagne.