Législatives : Valls en contradiction avec lui-même, Macron vers une majorité ?

Emmanuel Macron et Manuel Valls. Montage via AFP
Emmanuel Macron et Manuel Valls. © Montage via AFP
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et Romain David , modifié à
Manuel Valls soutient la loi de moralisation de la vie publique, qui comprend une limitation à trois mandats successifs pour les députés, alors qu'il en brigue un quatrième dans l'Essonne.

Duels attendus, histoires décalées, déclarations fracassantes… Avec "L'œil des législatives", suivez chaque jour sur Europe1.fr le meilleur de la campagne.

#Le sondage du jour : La République en marche! vers une majorité absolue selon un sondage

Emmanuel Macron va-t-il disposer d'une majorité absolue au soir du 18 juin ? Selon un sondage Opinionway pour Orpi, Les Échos et Radio Classique publié jeudi, le chef de l'Etat serait en mesure de remporter entre 335 et 355 sièges sur 577.

#La pause Lab : Valls approuve la limite de trois mandats consécutifs, mais en brigue un quatrième

Difficile campagne pour Manuel Valls, en difficulté d'après les sondages sur sa circonscription de l'Essonne. En marge du PS, pas intégré à En Marche!, l'ancien Premier ministre tente de rallier la majorité présidentielle. Et tient pour cela à encourager la loi de confiance dans la vie démocratique portée par le ministre de la Justice François Bayrou, rappelle Le Lab. Cette dernière comprend notamment la limitation à trois mandats successifs pour les députés. Manuel Valls, lui, brigue un quatrième mandat dans l'Essonne. S'il était élu, il serait donc tout simplement en contradiction avec la loi qu'il soutient.

#Le rebondissement du jour : le parquet ouvre une enquête préliminaire sur Ferrand

Cette fois, cela pourrait sonner le glas pour Richard Ferrand. Car l’un des arguments massue de sa défense depuis le déclenchement de son affaire, selon lequel la justice n’avait pas jugé bon d’ouvrir une enquête, vient de sauter. Selon Le Télégramme, le parquet de Brest vient en effet d’ouvrir une enquête préliminaire sur les révélations concernant certains décisions du ministre de la Cohésion des Territoires quand il était directeur général des Mutuelles de Bretagne, jusqu’en 2012. Dans le viseur de la justice notamment, l’acquisition, via une SCI, par l’épouse de Richard Ferrand d’un local immédiatement loué à l’instance, mais aussi de possibles conflits d’intérêt. Surtout, une enquête préliminaire est susceptible de déboucher sur une mise en examen, ce qui entraînerait automatiquement la démission du ministre.

En déplacement dans le Morbihan, Emmanuel Macron s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire. "Je ne répondrai pas", a déclaré le président de la République aux journalistes.

#La décla du jour : la semonce d'un candidat En Marche! contre Ferrand

La polémique autour de Richard Ferrand agite la classe politique jusque dans les rangs d'En Marche!. L'ex-eurodéputé UDF Jean-Louis Bourlanges, candidat dans la 12e circonscription des Hauts-de-Seine, investi sous l'étiquette de La République en marche!, a estimé jeudi matin, sur le plateau de BFM TV, que le ministre de la Cohésion des Territoires aurait déjà dû quitter son poste :

" Dans un pays comme le Royaume-Uni, le ministre aurait démissionné, dans le simple dessein de ne pas nuire à son camp, d’organiser sa défense. Si j’étais à la place de Richard Ferrand, c’est ce que j’aurais fait. "

Surtout, le candidat n'a pas hésité à remettre en cause la probité du député du Finistère qui assurait mercredi sur France Inter avoir "sa conscience" pour lui. "Personnellement, sur la base des indications fournies par la presse, je trouve qu’il y a plus qu’un doute", a estimé Jean-Louis Bourlanges quelques minutes seulement avant que ne soit annoncée l'ouverture d'une enquête.

#Le duel du jour : Sarnez face à Szpiner… et une dissidente

Comme tous les ministres qui se présentent aux législatives, Marielle de Sarnez est menacée : en cas de défaite, elle devra quitter le gouvernement. Or, la ministre des Affaires européennes est fragilisée par une affaire d’emplois présumés fictifs d’assistants parlementaires. Et elle doit en outre faire face dans sa circonscription, la 11e de Paris, à Francis Szpiner, un ténor du barreau qui se présente au nom des Républicains, et surtout face à une candidature dissidente, celle d’Armelle Malvoisin, qui revendique elle aussi l’étiquette En Marche!.


Législatives : Marielle de Sarnez face à une...par Europe1fr

#Le petit parti : le FN demande aux Français de financer sa campagne

Marine Le Pen a annoncé sur Europe 1 le lancement d'un site internet 'L'Emprunt patriotique', "pour demander à l'ensemble de nos électeurs de nous prêter de l'argent, à nous, Front national, pour pouvoir financer les élections législatives". La dirigeante frontiste, elle-même candidate dans le Pas-de-Calais, a déploré la frilosité des banques, françaises et étrangères, à l'égard de son parti et assuré qu'elle n'avait d'autre choix que de "recourir aux Français qui ont de l’épargne et qui souhaitent faire fonctionner la démocratie en prêtant au FN pour ces élections".

Marine Le Pen a également expliqué avoir évoqué ce problème avec le garde des Sceaux François Bayrou, qui l'a reçu mercredi dans le cadre des consultations en vue de la prochaine loi de moralisation de la vie publique. J'ai expliqué à M. Bayrou la situation dans laquelle se trouvaient des partis politiques qui étaient entre les mains des banques. C’est-à-dire à qui les banques refusent de prêter alors qu’elles prêtent à tous les autres mouvements politiques".


Marine Le Pen veut emprunter de l'argent aux...par Europe1fr

#Le fail : le CSA suspend la diffusion des clips de campagne

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a annoncé mercredi soir la suspension de la diffusion des clips de campagne pour les législatives jusqu'au 2 juin inclus. Ayant constaté des déséquilibres dans la répartition des temps de parole, le CSA a choisi de revoir ses règles à la hausse. "Par voie de conséquence, aucune émission ne sera diffusée les jeudi 1er et vendredi 2 juin", précise un communiqué, le temps de mettre en place les nouvelles modalités.

#L'autre fail : le rétropédalage de Tony Parker sur Najat Vallaud-Belkacem

Candidate dans la 6e circonscription du Rhône, Najat Vallaud-Belkacem, qu'un sondage met en mauvaise posture face au candidat macroniste, n'avait pas hésité à afficher sur les réseaux le soutien du basketteur Tony Parker, star mondiale et président du club de basket local à Villeurbanne. "Najat, que je connais depuis longtemps, est ma candidate de cœur", pouvait-on encore lire jeudi matin sur le site de la candidate. Mais dans une interview accordée au Progrès, le joueur a tenu à "clarifier la situation".

Tony Parker explique notamment qu'il ne s'attendait pas à ce que ses déclarations soient rendues publiques : "Je connais personnellement Najat depuis quinze ans. Elle m’a appelé hier pour me demander mon soutien pour les élections législatives. Il était 6 heures du matin à San Antonio [aux Etats-Unis, Ndlr] et j’ai mal interprété sa demande. Je pensais que c’était une sollicitation personnelle, en aucun cas politique". Un revirement qui surprend dans l'équipe de l'ancienne ministre de l'Education nationale. "S'agit-il réellement d'une incompréhension ? Ou Tony Parker a-t-il subi des pressions ? Je m'interroge", a déclaré au quotidien Didier Vullierme, le suppléant de la candidate.

#Pause Lab : Un proche de Valls estime qu'Hamon ne "respecte pas les règles"

Le socialiste Benoît Hamon a apporté son soutien au communiste Michel Nouaille, candidat à la députation dans la première circonscription de l'Essonne face à… Manuel Valls. De quoi provoquer l'ire du maire d'Evry, Francis Chouat, fidèle de l'ex-Premier ministre. "C'est une instrumentalisation politicienne et groupusculaire de l'élection législative. Benoît Hamon se permet de ne respecter aucune règle du parti", s'est indigné l'édile dans les colonnes du Parisien jeudi. Francis Chouat aura sans doute déjà oublié que Manuel Valls, appelant à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, avait lui-même tordu le cou aux règles de la primaire de la gauche au détriment de l'ancien frondeur, comme le rappelle Le Lab.

#Les excuses du jour

Olivier Serva pourrait bien ne plus être candidat sous la bannière La République en marche (LREM) dans les jours à venir. L’homme, qui se présente dans la première circonscription de Guadeloupe, a vu certains de ses propos anti-mariage gay, et qualifiés par certains d’homophobes, resurgir. Il s’en est excusé, mais le conseil d’administration de LREM doit désormais statuer sur son cas.

En 2012, lors d'un plateau de télévision sur Guadeloupe 1re dans le cadre d'un débat autour du Mariage pour tous, Olivier Serva avait notamment indiqué que "pour le chrétien que je suis, quand je lis la Bible, (...) il est écrit qu'un homme couchant avec un homme ou une femme couchant avec une femme, c'est une abomination". Dans la même vidéo il expliquait que l'homosexualité était un "péché" et qu'"être tolérant ce n'est pas accepter l'intolérable". "Je ne suis pas homophobe" a déclaré Olivier Serva à l'AFP. "Je peux comprendre que les propos que j'ai tenus en 2012 aient pu blesser et je m'en excuse", a-t-il ajouté. "Ce sont des propos que je regrette profondément et qui ne correspondent plus à mes convictions".

EN DIRECT : le 1er tour des élections législatives 2017, le 11 juin sur europe1.fr