Jean-Luc Mélenchon 1:52
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Alexis Delafontaine et Arthur de Laborde , modifié à
La Nupes n’a pas remporté ces élections législatives et Jean-Luc Mélenchon ne deviendra pas Premier ministre. Mais la coalition de gauche fait une entrée en force à l’Assemblée nationale en obtenant 131 députés, devant le Rassemblement national et ses 89 députés. Est-ce donc un pari réussi pour le leader de la France insoumise ? 

En décrochant 131 sièges à l’Assemblée nationale, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) devient la première force d’opposition à l'Assemblée, devant le Rassemblement national et ses 89 députés. Mais est-ce pour autant un pari réussi ? Avec plus de 70 députés contre 17 il y a cinq ans pour La France insoumise, c'est sans aucun doute Jean-Luc Mélenchon qui s'en sort le mieux de toutes les autres formations de gauche.

Le petit groupe, déjà très bruyant, va maintenant occuper les postes cruciaux, dans la vie du Parlement. Mais surtout, les camarades de Jean-Luc Mélenchon vont dominer le reste de la gauche pour les cinq prochaines années.

Un double échec pour Jean-Luc Mélenchon

De leur côté, les socialistes sauvent les meubles avec une trentaine de députés, tandis que les communistes maintiennent de justesse un groupe à l'Assemblée nationale. Seuls les Verts font carton plein avec une vingtaine de nouveaux députés. C'est la première fois qu'un groupe écologiste pourra siéger depuis dix ans. A noter tout de même un double échec pour Jean-Luc Mélenchon : tout d'abord, il ne sera pas Premier ministre et le résultat de la Nupes est deux fois moins élevé que prévu. 

Pourtant, l'Insoumis estime avoir rempli son objectif et à l'écouter, c'est déjà la fin du règne d'Emmanuel Macron. "Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donné, en moins d'un mois de faire tomber celui qui, avec autant d'arrogance, avait tordu le bras de tout le pays pour être élu sans qu'on sache pour quoi faire", a-t-il lancé.

Jean-Luc Mélenchon non-candidat aux élections législatives ne prendra pas pour autant sa retraite. Il aura certainement beaucoup à faire car la question de l'avenir de la Nupes à court et moyen terme est posée : l'union de la gauche va-t-elle se disloquer ou bien au contraire, celle-ci va-t-elle se pérenniser dans le temps ? Pour l'instant, rien n'est acquis, d'autant que certains de ses membres n'ont jamais donné l'impression de jouer pleinement le jeu de l'alliance.

C'est le cas, par exemple, du patron du Parti communiste, Fabien Roussel, qui dès dimanche soir, a pointé les limites de la Nupes en soulignant qu'elle a permis à la gauche de progresser en nombre de députés, mais pas en nombre de voix. Une alliance qui "ne parle qu'à une partie de la France, celle des villes, et non à celle de la ruralité", ajoute l'ancien candidat à la présidentielle.

Avec 31,6 % des suffrages en sa faveur au second tour, la Nupes parvient à faire élire 127 députés, ce auxquels il faut ajouter les quatre qui l’avaient déjà été dès le premier tour. Mais ces 131 députés ne sont pas issus du même parti : 72 sont issus de la France insoumise (LFI), 26 du Parti socialiste (PS), 23 d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), 12 du Parti communiste (PCF) et 4 de Génération.s. C'est donc bien le Rassemblement national et non La France insoumise qui est le premier groupe d'opposition à Emmanuel Macron.