Le Sénat rejette à nouveau le budget rectificatif 2018

Le PLFR doit encore être adopté mercredi par l'Assemblée.
Le PLFR doit encore être adopté mercredi par l'Assemblée. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP , modifié à
Les sénateurs ont voté mardi la question préalable qui entraîne le rejet de la totalité du texte, par 207 voix contre 62, et 75 abstentions. 

Le Sénat a rejeté d'emblée mardi, en nouvelle lecture, le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2018 qui sera adopté définitivement mercredi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale. Sur proposition de la commission des Finances, les sénateurs ont voté la question préalable, qui entraîne le rejet de la totalité du texte, par 207 voix (LR, majorité des centristes, CRCE à majorité communiste) contre 62 (RDSE à majorité radicale, LREM, Indépendants) et 75 abstentions (PS).

Un texte qui "réhabilite le pouvoir des parlementaires", selon Dussopt. Globalement, le projet de loi de finances rectificative (PLFR) prévoit une réduction de l'objectif de dépenses de l'État de 600 millions d'euros par rapport au budget initial 2018. Il ne comporte "aucune mesure fiscale", "aucun décret d'avance", a rappelé le secrétaire d'État auprès du ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, estimant qu'il "réhabilite ainsi le pouvoir des parlementaires" et exprimant sa "perplexité à l'égard des critiques" formulées sur le texte par le Sénat.

Ne pouvant "que se réjouir" que le PLFR retrouve sa vocation d'origine, se réduisant "à quelques ajustements budgétaires", le rapporteur général du budget Albéric de Montgolfier (LR) a néanmoins considéré qu'il "s'inscrit dans le droit fil de la loi de finances initiale pour 2018, à laquelle le Sénat s'était opposé".

Le Sénat avait déjà rejeté le texte en première lecture. RDSE et Indépendants ont regretté que les sénateurs n'aient pas débattu du texte. "Le refus de la discussion est une posture qui affaiblit notre assemblée", a déclaré Emmanuel Capus (Indépendants), tandis que Jean-Claude Requier, président du RDSE, évoquait un débat "d'une brièveté proche de celle d'un gazouillis". En première lecture, l'examen avait tourné court : le Sénat n'avait pas adopté l'article "d'équilibre", entraînant le rejet du texte dans son ensemble.