Un budget rectificatif 2018 "light" mais tir de barrage à l'Assemblée

Le texte a été adopté par 24 voix (LREM et MoDem) contre 6 (LR et extrême droite) et 1 abstention (UDI-Agir) tard dans la nuit.
Le texte a été adopté par 24 voix (LREM et MoDem) contre 6 (LR et extrême droite) et 1 abstention (UDI-Agir) tard dans la nuit. © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans le projet de finances rectificatif 2018 voté dans la nuit de lundi à mardi, le gouvernement prévoit une réduction de l'objectif de dépenses de 600 millions d'euros. 

L'Assemblée nationale a adopté en première lecture dans la nuit de lundi à mardi le projet de finances rectificatif 2018 qui réduit de 600 millions d'euros les dépenses prévues dans le budget initial.

Le texte a été adopté par 24 voix (LREM et MoDem) contre 6 (LR et extrême droite) et 1 abstention (UDI-Agir) tard dans la nuit. Des Insoumis à la droite, des députés ont notamment contesté, mais en vain, la décision de Bercy de faire assumer au ministère des Armées l'intégralité du coût des opérations extérieures en 2018, le privant de centaines de millions d'euros de crédits.

"Une gestion plus saine". Globalement, ce texte prévoit une réduction de l'objectif de dépenses de l'État de 600 millions d'euros par rapport au budget initial. Le gouvernement se félicite de ne pas avoir recours, "pour la première fois depuis plus de 30 ans, au dispositif du décret d'avance", qui permet traditionnellement d'ouvrir des crédits en cas d'urgence.

Le texte, traduisant "une gestion plus saine", ne comporte "aucune mesure fiscale" nouvelle et il est "conforme à la promesse du gouvernement", a assuré le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, confirmant l'objectif de 2,6% de déficit public pour 2018. Le PLFR "tend vers le néant", c'est "un progrès considérable", s'est exclamé Jean-Louis Bourlanges (MoDem). Il est "resserré, cohérent et rassurant", a jugé la "marcheuse" Bénédicte Peyrol. Les oppositions ont reconnu cet aspect positif, Les Républicains se félicitant notamment d'un projet "light", pas une "loi de rattrapage".

Des députés dénoncent "un examen au pas de charge". Mais toutes ont déploré "un examen au pas de charge", moins d'une semaine après sa présentation en Conseil des ministres, et au beau milieu de l'examen en première lecture du projet de budget 2019. Plusieurs orateurs ont dénoncé un "mépris envers le Parlement" (UDI-Agir, Libertés et territoires) voire "une parodie de travail parlementaire" (PCF) face à "un exécutif probablement débordé par son propre rythme" (LFI). En réaction, les différents groupes avaient déposé sur la dizaine d'articles quelque 480 amendements, dont aucun n'a été adopté. Évoquant "une loi bâclée", la cheffe des députés PS Valérie Rabault a aussi affirmé qu'il manquait encore "300 millions d'euros pour boucler les salaires de certains fonctionnaires", professeurs et policiers notamment.