Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, est l'invitée du Grand Rendez-vous sur Europe 1. 4:23
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Mathilde Durand , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus continue de circuler en France, le gouvernement appelle à "la responsabilité des Français". Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, assure sur Europe 1 que la priorité est "d'éviter à tout prix un reconfinement". 
INTERVIEW

L'épidémie de coronavirus continue de circuler en France : la barre des 10.000 nouveaux cas en 24 heures a été franchie. A l'issue d'un Conseil de défense vendredi, le Premier ministre Jean Castex a appelé à "la responsabilité des Français" pour limiter les contaminations, en rappelant la nécessité de respecter les gestes barrières. Il a également demandé aux préfets de plusieurs territoires sous surveillance, comme la Guadeloupe et les villes de Marseille et de Bordeaux, d'élaborer une série de mesures de restrictions d'ici lundi. "L'idée c'est d'éviter à tout prix un reconfinement", détaille Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, dimanche dans le Grand Rendez-vous.

"Cela a un impact économique, on le sait mais également un impact social", explique la ministre. "On a vu une augmentation des violences intrafamiliales, une désocialisation des enfants et des adolescents, un décrochage scolaire pour certains... Pour toutes ces raisons, et pour d'autres encore, nous voulons éviter un reconfinement. C'est pour cela que nous prenons des mesures un peu strictes notamment sur le port du masque, sur les questions de rassemblements."

Un "appel à la responsabilité" et des mesures locales

Pourtant, à l'issue de la prise de parole du Premier ministre, les mesures annoncées n'ont pas fait l'unanimité. Si le chef du gouvernement a annoncé une priorisation des tests ou encore le recrutement de 2.000 personnes pour le traçage des cas contacts, certains ont déploré l'absence de mesures de restrictions plus strictes. "On est pragmatique. On ne veut pas prendre de décisions si elles ne sont pas applicables, donc on regarde les effets concrets sur le terrain", explique Marlène Schiappa. Certaines mesures coercitives, telle que l'interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes, a par exemple été retoquée par le Conseil d'Etat. "Il y a beaucoup de nos concitoyens pour lesquels c'est une mesure stricte et difficile que de porter le masque toute la journée, que de respecter la distanciation sociale", ajoute-t-elle. 

"D'autre part, les forces de l'ordre sont déjà extraordinairement mobilisées sur les questions de port du masque, je ne crois pas qu'il soit souhaitable de leur demander en plus d'aller vérifier les rassemblements", souligne la ministre. "Nous en appelons à la responsabilité des Français. Les Français, c'est un peuple intelligent, qui comprend, qui est intéressé par la science." 

"Il y a eu un million de tests, 2.000 recrutements auprès des ARS, nous ne sommes pas démunis nous sommes dans l'action concrète et réelle", observe Marlène Schiappa. "Il y a 42 départements en rouge, et le Premier ministre Jean Castex l'a toujours dit : nous nous basons sur les décisions locales, de terrain et sur le couple maire-préfet qui peut prendre des décisions concrètes, en regardant ce qui se passe territoire par territoire."