Le gouvernement supprime son service controversé "désinfox coronavirus"

L'initiative du gouvernement "désinfox coronavirus" avait soulevé un tollé parmi les journalistes.
L'initiative du gouvernement "désinfox coronavirus" avait soulevé un tollé parmi les journalistes. © Capture d'écran gouvernement.fr
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avec AFP , modifié à
Le gouvernement a décidé de supprimer de son site internet le service "désinfox coronavirus", qui recensait des articles de "fact-checking" de certains médias. De nombreux journalistes s'étaient inquiétés de cette initiative. 

Le gouvernement a décidé de supprimer de son site internet le service "désinfox coronavirus", qui recensait des articles de "fact-checking" de certains médias à propos du Covid-19, et qui était fortement critiqué au sein des rédactions , a annoncé mardi le ministre de la Culture, Franck Riester. 

Cette initiative (émanant du Service d'information du gouvernement, SIG)  "ne représentait évidemment pas un objectif de tri d'articles ou d'informations, pour autant je peux comprendre les inquiétudes qui ont été suscitées par ce service dans les rédactions", a  déclaré le ministre, ajoutant que l'exécutif avait dès lors "pris la décision de retirer cette page du site du gouvernement".

Indignation de nombreux journalistes 

Cette nouvelle rubrique du site gouvernement.fr, qui répertoriait des liens vers des articles "de médias français luttant, dans le cadre de la crise sanitaire, contre la désinformation", avait été mise en ligne fin avril. Ces médias étaient franceinfo, Libération, 20 Minutes, Le Monde et l'Agence France-Presse. Mais dans un texte publié dimanche, une trentaine de Sociétés des journalistes et Sociétés des rédacteurs (dont celle d'Europe 1) avaient dénoncé en chœur l'opération, estimant que "l'Etat n'est pas l'arbitre de l'information" et qu'il "donne l'impression, dans un mélange des genres délétère, de labelliser la production de certains médias".

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait déposé lundi un recours devant le Conseil d'Etat pour que le gouvernement supprime de son site cette page.