François Bayrou, pourtant grand défenseur de la proportionnelle, l'a dit lui-même à Emmanuel Macron puis répété à des proches : "C'est trop tard". 1:09
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Hadrien Bect , modifié à
C'était une promesse d'Emmanuel Macron en 2017 : faire élire les députés, ou du moins une partie, à la proportionnelle en 2022. Finalement, l'échéance se rapproche, mais l'introduction de la proportionnelle s'éloigne. 

Pas tout à fait enterrée, mais plus du tout une priorité : la proportionnelle, Emmanuel Macron la voulait, Gérald Darmanin travaillait même sur un projet de loi pour introduire une dose de proportionnelle, censée favoriser une meilleur représentativité à l'Assemblée nationale.

L'été a changé la donne. François Bayrou, pourtant grand défenseur de la proportionnelle, l'a dit lui-même à Emmanuel Macron puis répété à des proches : "c'est trop tard, c'est une réforme de début de mandat". Car changer le mode de scrutin maintenant, c'est aussi prendre le risque de se faire accuser de manœuvrer.

En fait, ce changement de pied dit aussi ce qu'est la nouvelle stratégie politique d'Emmanuel Macron en vue de 2022 : favoriser une grande coalition plutôt que plusieurs petits partis. "Faire la proportionnelle alors qu'on doit se ranger derrière la même bannière n'aurait pas de sens", dit un pilier de la macronie. Preuve que l'heure n'est plus au dépassement des clivages, mais au dépassement de La République en Marche.