Neuf communes franciliennes ont pris un arrêté anti-pesticides, mardi. 0:56
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Matthieu Bock, édité par Manon Bernard
Neuf communes d'Île-de-France ont pris, mardi, un arrêté anti-pesticides. Fin 2020, le Conseil d'État avait pourtant statué : la règlementation sur l'usage des pesticides n'est pas du ressort des mairies. Les élus ont donc choisi de considérer les pesticides comme des déchets pour récupérer cette compétence.

Ce sont neuf communes d’Île-de-France qui repartent en guerre contre les pesticides. Arcueil, Bagneux, Gennevilliers, l’île-Saint-Denis, Malakoff, Montfermeil, Nanterre, Savigny-le-Temple et Sceaux ont pris un arrêté, mardi, interdisant les produits phytosanitaires et pesticides dans leurs villes. Cette fois-ci, ils ont choisi d'adopter une autre stratégie pour ne pas se faire retoquer par le Conseil d'État.

Pour Florence Presson, première adjointe à la mairie de Sceaux et vice-présidente du collectif des maires anti-pesticides, ce qui compte c'est d'abord de "réaffirmer qu'aucun pesticide ne peut être pulvérisé dans nos communes". Ces mairies ont donc choisi de contourner la décision du 31 décembre 2020. Une décision selon laquelle les mairies étaient incompétentes pour règlementer l'usage des pesticides dans leurs communes.

Considérer les pesticides comme des déchets

Ces communes se sont donc mises alors à considérer les pesticides comme des déchets, le traitement de ces derniers étant du ressort du maire. "On a l'obligation de gérer ses déchets, de ne pas les laisser sur le bas de la route. Ce n'est pas nous qui le disons", lance Florence Presson. Avant d'ajouter : "Les pesticides émettent bien des déchets. Pour nous, on est effectivement dans notre bon droit".

Pour avoir plus de poids, les élus se basent sur une décision de la Commission européenne du 3 mai 2000 sur les déchets dangereux. Selon la première adjointe, l'instance européenne parle bien "de pesticides organiques comme des déchets dangereux donc c'est bien un déchet en tant que tel". Les mairies sont alors parties du principe qu'elles n'ont "pas l'assurance de pouvoir gérer ces déchets", conclue Florence Presson. Le combat juridique ne fait que commencer.