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Romain David , modifié à
François Xavier-Bellamy, désigné tête de liste LR aux européennes, doit faire face aux critiques émanant de son propre camp. Interrogé sur ce choix au micro du "Grand Rendez-Vous", dimanche, sur Europe 1, Laurent Wauquiez a pris la défense de "son" candidat.
INTERVIEW

Laurent Wauquiez a choisi comme tête de liste pour les élections européennes François-Xavier Bellamy, un professeur de philosophie de 33 ans, très engagé dans le combat pour les valeurs à droite, et qui s’est notamment affiché aux côtés de La Manif pour tous. Ce choix n'a pas manqué de soulever le scepticisme de plusieurs ténors de la droite, dont Gérard Larcher, Éric Woerth ou encore Christian Estrosi. "En politique, on ne réussit pas en marchant à l'ombre, en s'excusant de ses idées", a pourtant voulu défendre le président des Républicains Laurent Wauquiez dimanche, au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos.

"Pas que le buzz, pas que le court terme !" "C'est quelqu'un qui croit qu'au nom de la modernité, il ne faut pas tout détruire, et qu'il faut des repères, des valeurs, des limites", plaide Laurent Wauquiez. "C'est un intellectuel et je pense qu'il est bien de relever un peu le niveau de la politique. Pas que le buzz, pas que le court terme !", ajoute le patron de la droite. "J'assume de dire que je veux que la droite s'appuie aussi sur ces valeurs, sur ce en quoi elle croit, sur ses idées."

Polémique sur l'IVG. Alors que François-Xavier Bellamy a soulevé la polémique par ses propos sur l'IVG, Laurent Wauquiez assure qu'il n'est pas question de remettre en cause la loi de 1975. "Est-ce qu'il s'est exprimé sur la loi Simone Veil ? Oui. Est-ce qu'il s'est exprimé avec la plus grande clarté ? Oui. Qu'a-t-il dit ? 'Il est hors de question de revenir sur la loi Simone Veil'", balaye le patron de la droite. "Ce qu'il a dit c'est : 'Je suis contre la banalisation de l'avortement'. Il a raison."

"Aérer la politique". Le chef des Républicains tient également à faire taire les critiques au sein de son propre camp sur la nomination d'un quasi-inconnu pour conduire la première bataille électorale depuis la défaite de la présidentielle. "Un chef, c'est quelqu'un qui fait monter des talents, une nouvelle génération, qui donne sa chance à de jeunes espoirs. On a besoin d'aérer la vie politique, c’est ce que j'ai fait", plaide encore Laurent Wauquiez à propos de François-Xavier Bellamy, qui a été choisi, rappelle-t-il, par une commission nationale d'investiture. "Combien de personnes ont estimé que cette candidature [...] était le bon choix ? 38 sur 40 !"

Un trio symbole d'une "nouvelle droite". François-Xavier Bellamy se voit épaulé par deux colistiers, Agnès Evren, vice-présidente de la région Île-de-France, et l'eurodéputé Arnaud Danjean. "Ce trio est un trio qui représente tout ce qu'est la diversité de la droite et sa richesse", se félicite Laurent Wauquiez. "Avec François-Xavier Bellamy, c’est la droite des valeurs. Agnès Evren, talentueuse, qui a remporté la fédération de Paris, crée son entreprise, correspond à cette droite urbaine dont on a besoin et qui est une parole importante dans notre famille politique", détaille-t-il. "Et puis Arnaud Danjean, qui était juppéiste, est une voix écoutée au Parlement européen, spécialiste de la lutte contre le terrorisme - une question fondamentale -, et qui a dénoncé très tôt la désillusion apportée par Macron sur la scène européenne." Il conclut : "Avec ce trio, c'est un message très fort que l'on envoie. C'est une nouvelle droite, ce sont de nouveaux visages."