L'Assemblée nationale va conserver l'Hôtel de Broglie pour les députés et leurs collaborateurs

Les travaux n'ont pas commencé, l'immeuble restant occupé par le secrétariat d'État au Numérique. (Illustration)
Les travaux n'ont pas commencé, l'immeuble restant occupé par le secrétariat d'État au Numérique. (Illustration) © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
L'Assemblée nationale va conserver la propriété de l'hôtel parisien de Broglie, pour y aménager des bureaux-couchettes et des espaces de travail pour les députés et leurs collaborateurs

Fin d'un feuilleton de plusieurs semaines: l'Assemblée nationale va conserver la propriété de l'hôtel parisien de Broglie, pour y aménager des bureaux-couchettes et des espaces de travail pour les députés et leurs collaborateurs, a-t-on appris mercredi de sources parlementaires.

Plus haute instance collégiale, le bureau de l'Assemblée a voté mercredi à la quasi unanimité en faveur de la conservation de cet hôtel de plus de 7.000 mètres carrés proche du Palais Bourbon, acheté 63 millions d'euros à l'État en 2016 (avec clause de retour possible), ce qui constitue un revers pour le premier questeur Florian Bachelier (LREM), seul à avoir voté contre. Anticipant la réduction du nombre de députés, l'élu d'Ille-et-Vilaine avait remis sur la table ce dossier et plaidait pour une restitution à l'État, à des fins d'économies. Thierry Solère, questeur LREM (ex-LR) sur la même ligne que Florian Bachelier, était absent de la réunion.

Le président de l'Assemblée a vanté "une bonne affaire". Le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) ainsi qu'une autre questeure LREM, Laurianne Rossi, voulaient conserver l'hôtel. Dans une comparaison teintée d'ironie avec la vente du siège du PS, François de Rugy a vanté devant la presse "une "bonne affaire". L'hôtel de Broglie a été "acheté à un bon prix puisqu'il a été acheté pour 63 millions d'euros pour 7.000 m2, alors que nous avons pu voir une vente à quelques rues de là du siège d'un parti politique à 45 millions d'euros pour 3.000 m2 seulement", a-t-il noté. Et "cette opération permettra notamment à l'Assemblée de développer une stratégie immobilière pérenne, en mettant fin à la pratique coûteuse de toute location immobilière", selon un communiqué de la présidence. "Si nous engageons les travaux à l'hôtel de Broglie, entre 18 et 20-22 millions (d'euros), nous pouvons nous délester d'un patrimoine (ailleurs) que nous louons, 2,5 millions d'euros par an, c'est une économie, et un amortissement non négligeable sur plusieurs années", avait récemment fait valoir Laurianne Rossi, élue des Hauts-de-Seine.

L'immeuble reste occupé par le secrétariat d'État au Numérique. Les travaux n'ont pas commencé, l'immeuble restant occupé par le secrétariat d'État au Numérique Mounir Mahjoubi, qui doit déménager au premier trimestre 2018. Par ailleurs, a précisé la présidence, le bureau a adopté une "clarification de ses règles de fonctionnement", qui prévoient désormais que "lorsque des propositions du collège des questeurs sont de nature à modifier significativement le budget annuel de l'Assemblée adopté en Bureau", une "validation" par celui-ci est nécessaire, notamment pour des crédits nouveaux supérieurs à 1 million d'euros.

Discussions autour de la prise en charge des pied-à-terre pour les collaborateurs parlementaires. Dans le viseur: de récentes propositions de Florian Bachelier ou des trois questeurs, sur une augmentation d'au moins 10% de l'enveloppe pour rémunérer les collaborateurs parlementaires (coût annuel de 10 millions d'euros) ou sur l'éventuelle prise en charge par l'Assemblée de la location d'un pied-à-terre parisien à hauteur de 1.200 euros mensuels. À l'adresse encore de Florian Bachelier, "les membres du Bureau ont en outre rappelé que seules les communications du Bureau font foi quant aux décisions concernant le budget de l'Assemblée nationale", a ajouté la présidence, alors que les échanges ont été décrits par plusieurs participants comme "tendus" avec le premier questeur. "Des déclarations diverses et variées ces dernières semaines, notamment sur les questions budgétaires et matérielles avaient pu semer une certaine confusion", a insisté François de Rugy devant la presse. La réunion du bureau ayant duré plus de trois heures, le point sur les avantages accordés aux anciens présidents de l'Assemblée a été reporté à la prochaine réunion en janvier.