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Mayalène Trémolet / Crédits photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
La loi immigration arrive ce lundi au Sénat et avec elle, le retour des débats sur l'aide médicale d'État (AME). Un accès aux soins dont les étrangers en situation irrégulière peuvent bénéficier, selon certains critères. En 2022, cette aide a coûté 1,2 milliard d'euros à l'État.

Le projet de loi immigration arrive ce lundi au Sénat. Un texte, porté par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, bâti sur plusieurs piliers : faciliter les expulsions, un niveau minimum de français requis pour obtenir un permis de séjour, régulariser les étrangers qui travaillent sur les métiers dits en tension et un débat annuel sur les quotas d'immigration. Une autre mesure est prévue par le texte, celle de la transformation de l'aide médicale d'État (AME) en aide médicale d'urgence (AMU). L'AME, qui offre des soins médicaux aux étrangers en situation irrégulière, a coûté 1,2 milliard d'euros à l'État en 2022, selon un rapport de l'Assemblée nationale. Un coût trop élevé pour la droite qui souhaite donc réduire son champ d'action. 

Darmanin favorable à l'AMU

"Pour les personnes en situation irrégulière, il y a un panier de soins quasiment équivalent à ce qui existe au niveau des Français. La trajectoire va devenir insoutenable financièrement. Nous demandons une aide médicale d'urgence, à l'instar de ce qui se fait dans les pays voisins. Si le panier de soins est réduit, il y aura forcément des économies", affirme la députée LR Véronique Louwagie, à l'origine de cette proposition de loi, qui s'alarme d'une hausse des bénéficiaires de l'AME : +40% en dix ans.

Sur ce sujet, la position de la majorité reste vague. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se dit favorable à l'AMU à titre personnel, tandis que le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, défend une mesure de santé publique. La Première ministre Élisabeth Borne a commandé le mois dernier un rapport pour déterminer si des adaptations de l'AME sont nécessaires ou non. Le gouvernement devra prendre en compte la position des Républicains, dont les voix sont indispensables pour faire passer le projet de loi immigration, en l'absence de majorité absolue.