Macron 2:11
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Jacques Serais, Ugo Pascolo, avec AFP , modifié à
Depuis dix jours et la publication d'un rapport du Sénat, l'affaire McKinsey vient perturber la campagne déjà raccourcie par Emmanuel Macron. Au point que le chef de l'État a dû taper du poing sur la table en début de semaine. À moins de deux semaines du premier tour, l'affaire va-t-elle devenir une épine dans le pied du président-candidat ?
ANALYSE

Le gouvernement n'a "pas de leçon à recevoir en matière de lutte contre l'optimisation fiscale". La réponse du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, aux soupçons d'optimisation fiscale pesant sur des filiales françaises du cabinet McKinsey a été cinglante ce mercredi matin au micro de Sonia Mabrouk. Pour ce lieutenant d'Emmanuel Macron dans la campagne présidentielle, le rapport du Sénat publié il y a dix jours a un impact limité, puisque Bercy "a engagé une vérification fiscale" sur le cabinet McKinsey "avant même" ledit rapport de la haute chambre du Parlement.

"La preuve de l'immense désarroi des oppositions"

À dix jours d'un premier tour, dont les sondages donnent Emmanuel Macron largement vainqueur, Bruno Le Maire a rappelé sur Europe 1 le rôle de son champion en matière de lutte contre l'évasion fiscale ces cinq dernières années, avant d'étriller ses opposants. Pour le ministre, l'affaire McKinsey est "la preuve de l'immense désarroi des oppositions (…) qui montent en épingle des affaires qui n'existent pas".

Des propos qui font échos à ceux du chef d'État, puisque Emmanuel Macron avait tapé du poing sur la table lundi, lors de son déplacement à Dijon. "S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal." 

Mais derrière les réponses fermes et la sérénité affichée des troupes du président-candidat, un conseiller constate tout de même que les oppositions "ont réussi à faire de cette affaire un sujet de campagne". "Désormais, les oppositions nous collent ça comme un sparadrap et il n’y a pas une interview sans que l’on soit interrogé sur le sujet. On a beau répondre à chaque fois, ça ne suffit pas à éteindre la polémique", peste un autre.

"Pour le moment ça ne touche pas l'opinion"

Certains dans l'entourage du président font toutefois remarquer que "pour le moment ça agite le microcosme, mais ça ne touche pas l’opinion". Ce qui n'empêche pas "d'être prudent, car cela peut basculer", explique de son côté un poids lourd du camp du président sortant.

D’où la conférence de presse organisée ce mercredi à 19 heures par Amélie de Montchalin, ministre de la fonction publique, et Olivier Dussopt, ministre des comptes publics. Ces derniers répondront aux questions des journalistes sur le sujet des recours de l’État aux cabinets de conseils. Si l’intention est d’expliquer, cette démarche est aussi la preuve d’une certaine préoccupation au plus haut sommet de l’État.