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Le ministre de l’Education nationale a dit mardi sur Europe 1 son regret après la démission de Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites. Mais il a aussi assuré que ce départ n’entravait pas la volonté du gouvernement de mener la réforme des retraites à son terme.
INTERVIEW

Longtemps, les membres du gouvernement ont affiché leur solidarité envers leur collègue Jean-Paul Delevoye, arguant de "sa bonne foi". Mais la position du haut-commissaire aux retraites, empêtré dans une polémique suite à des oublis importants dans sa déclaration d’intérêts, devenait par trop intenable, et il a fini par jeter l’éponge lundi à la mi-journée. Une démission acceptée à contre-cœur par l’Elysée, notamment parce qu’elle fragilise grandement le gouvernement en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Jusqu'à voir la réforme enterrée ? "Ça n’a rien à voir", a fermement répondu Jean-Michel Blanquer mardi matin sur Europe 1. 

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"On sait très bien que cette réforme n’est pas une question d’hommes, même si Jean-Paul Delevoye y a beaucoup travaillé", a insisté le ministre de l'Education. "C’est un travail collectif, c’est d’ailleurs le travail de la nation pour elle-même, puisqu’il faut toujours rappeler que l’objectif c’est de voir comment nous faisons quelque chose de plus juste, de plus égalitaire pour tous les Français. Et de plus pérenne aussi, c’est-à-dire un système qui vaille pour les décennies à venir, pas seulement pour les années à venir."

"Ça ne nuirait pas d’avoir une personne dédiée"

Quant à d'éventuels risque de conflit d'intérêts qui auraient poussé Jean-Paul Delevoye à appuyer en faveur de certaines mesures, Jean-Michel Blanquer a balayé l'accusation. "Son travail, c’était surtout un travail de concertation", a-t-il répondu. "Et le rapport tel qu’on l'a lu au mois de septembre, c’est un rapport qui résulte de beaucoup de discussions avec les organisations syndicales, donc ça s’est passé à ciel ouvert."

Enfin, Jean-Michel Blanquer a plaidé pour que Jean-Paul Delevoye soit remplacé. "C’est un sujet qui réclame beaucoup de temps et beaucoup de technique aussi, donc ça ne nuirait pas d’avoir une personne dédiée", a-t-il expliqué. Pour l'identité de l'heureux élu en revanche, il ne s'est pas mouillé. "Les talents ne manquent pas", s'est contenté de répondre le ministre de l'Education.