Ministres et députés de la majorité ne sont pas d'accord sur la manière de faire "travailler davantage"  les Français. 1:22
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Hadrien Bect, édité par Thibaud Le Meneec
Emmanuel Macron serait favorable, selon les fuites de ses annonces pour la sortie du grand débat nationale annulées la semaine dernière, à ce que les Français "travaillent davantage". Mais la majorité macroniste n'est pas d'accord sur la manière d'y parvenir.

Travailler davantage, une nécessité pour baisser les impôts et financer la dépendance : voilà comment Emmanuel Macron présentait cette piste dans son allocution annulée in extremis la semaine dernière en raison de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Politiquement, le sujet est très sensible pour les Français, fortement divisés sur la question. Et la majorité n'est pas forcément plus à l'unisson sur ce thème.

"Se méfier" de la suppression d'un jour férié

Alors que veut dire travailler davantage ? Faut-il par exemple supprimer un nouveau jour férié ? C'est ce que propose La République en marche, sur le modèle du lundi de Pentecôte. "Je suis persuadée que les Français sont d'accord pour travailler plus si on explique que 100% des recettes de la journée de solidarité sont consacrées à la baisse de leurs impôts ou au financement des Ehpad", déclarait Aurore Bergé dans le JDD, dimanche, à propos de cette mesure.

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L'idée est pourtant loin de faire l'unanimité dans la majorité. "Il faut se méfier des mesures qui ont été faites et qui ne marche pas", avertit un ministre. La mesure n'est pas forcément plus populaire dans l'opinion : selon une enquête Ifop pour Le Journal de dimanche, seulement 14% des sondés préconisent la suppression d'un ou de plusieurs jours fériés s'ils devaient être amenés à travailler plus.

Toucher à l'âge de départ, un piège ?

La deuxième option consiste à travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard, revient en boucle depuis plusieurs semaines, agitée par les ministres issus de la droite. Emmanuel Macron s'était engagé à ne pas toucher à l'âge de départ, mais nécessité fait loi et la piste est à l'étude. "Si c'est ça la sortie du grand débat, on va se faire complètement défoncer", soupire un député de l'aile gauche.

Enfin, la troisième piste concerne l'abandon des 35 heures de travail hebdomadaire pour un retour aux 39 heures. Dans le sondage paru dans le JDD, 41% des enquêtés seraient favorables à la fin de ce cadre des 35 heures s'ils étaient amenés à travailler plus. Mais la décision pourrait être trop délicate à prendre pour la majorité. "C’est d’autant moins crédible qu’Emmanuel Macron vient de désocialiser et défiscaliser les heures supplémentaires en décembre. Ce serait donner d’une main pour reprendre de l’autre", évacue un haut fonctionnaire cité mardi par Le Parisien.