La droitisation des fonctionnaires profite à François Fillon et Marine Le Pen

Avec 19 à 21 % d'intentions de vote chez les fonctionnaires, François Fillon arrive juste derrière Marine Le Pen, qui oscille entre 20 et 22 %.
Avec 19 à 21 % d'intentions de vote chez les fonctionnaires, François Fillon arrive juste derrière Marine Le Pen, qui oscille entre 20 et 22 %. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par R.D.
Les fonctionnaires, traditionnellement étiquetés à gauche, sont en train de se droitiser progressivement, selon les résultats d'une enquête du Cevipof.

La droitisation des fonctionnaires se poursuit. C'est la conclusion d'une grande enquête électorale du Cevipof menée auprès de 18.000 personnes. Marine Le Pen est bien ancrée dans cet électorat et même François Fillon se défend plutôt bien.

Un programme austère pour les fonctionnaires. Le candidat investi par la primaire de la droite et du centre recueille entre 19 et 21% d'intentions de vote dans cette enquête, ce qui peut paraître surprenant au vu d’un programme qui a de quoi de quoi heurter la fonction publique : suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, ou encore passage aux 39 heures.

"Une demande d’ordre et de sécurité". Le député de Paris arrive juste derrière Marine Le Pen, qui oscille entre 20 et 22 %, mais surtout il devance les candidats de gauche, preuve que la droitisation de la société touche tous les électorats, selon Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. "Y compris à l’intérieur de la fonction publique, on a une demande d’ordre et de sécurité qui s’exprime. On voit aussi que la question économique, la question du pouvoir d’achat des fonctionnaires et de l’évolution de leur statut, ce sont des enjeux extrêmement importants", explique-t-il. "Ils ont vu un gouvernement de gauche qui, pour le moment, n’a pas semblé complètement leur donner satisfaction dans ces domaines-là".

C’est peut-être une explication au fait que Manuel Valls est donné entre 15 et 16% des voix chez les fonctionnaires, dans un mouchoir de poche avec Jean-Luc Mélenchon.