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Laura Laplaud (propos recueillis par Mayalène Trémolet) / Crédits photo : VALENTINE CHAPUIS / AFP
Les agriculteurs manifestent depuis plusieurs jours pour dénoncer les contraintes qui menacent leur profession et demandent des "mesures concrètes". Une crise qui intervient à cinq mois des élections européennes et qui embarrasse donc le gouvernement.

Les agriculteurs poursuivent, ce mardi 23 janvier, leurs actions pour obtenir des "mesures concrètes", après des discussions toujours dans l'impasse avec le gouvernement de Gabriel Attal. Si le Premier ministre a reçu la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et le syndicat Jeunes agriculteurs lundi soir à Matignon pour tenter d'apaiser la grogne, cette réunion n'a pas convaincu les concernés qui continueront leurs actions tant que des "décisions concrètes" ne seront pas prises par l'exécutif, a déclaré le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.

Une crise "bénéfique au Rassemblement national"

D'après Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion Harris Interactive, cette colère présente un risque pour le gouvernement et pourrait déclencher une fièvre électorale, à cinq mois des élections européennes. "Cela sera bénéfique notamment pour le Rassemblement national", indique-t-il.

"Les Français ont souvent l'impression que, au niveau européen, d'un point de vue alimentaire, les actions sont plutôt négatives que positives. Avec l'idée générale qu'on est face à des agriculteurs qui ne gagnent pas beaucoup d'argent et qui ne comptent pas leurs heures et qui ne prennent quasiment pas de vacances et qui ont une véritable mission, [celle] de nourrir la société française", poursuit Jean-Daniel Lévy.

Des manifestations d'agriculteurs dans plusieurs pays européens

Parmi leurs revendications : des simplifications administratives, pas de nouvelle interdiction des pesticides, l'arrêt de l'augmentation du prix du GNR, une indemnisation plus rapide après des calamités, ou encore la pleine application de la loi censée obliger les industriels et les grandes surfaces à mieux payer les agriculteurs.

Les agriculteurs français ne sont pas les seuls à faire entendre leur voix ces derniers jours. Les Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne ou l'Allemagne connaissent aussi des manifestations de paysans qui dénoncent des hausses de taxes ainsi que le "Pacte vert" européen, une série de propositions visant à rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050. Les ministres européens du secteur agricole doivent se réunir ce mardi à Bruxelles.