Julien Bayou «mis en retrait» de la co-présidence du groupe écologiste à l'Assemblée

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Une décision prise 24 heures après les accusations de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes" de Sandrine Rousseau. © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP , modifié à
Accusé de violences par un ex-compagne, et suite aux révélations de Sandrine Rousseau sur cette accusatrice, Julien Bayou, secrétaire national du parti Europe Écologie-Les Verts et député, a été "mis en retrait" de la co-présidence du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

Julien Bayou, accusé de violences psychologiques par une ex-compagne, est "mis en retrait de ses fonctions" de co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a annoncé le bureau du groupe mardi par communiqué, en attendant les conclusions d'une enquête interne.

"Le groupe écologiste prend très au sérieux la parole des femmes et le sujet des violences faites aux femmes", affirment les écologistes. Cette "mise en retrait" "ne vaut pas démission" et a été décidée "sans présager des conclusions de cette affaire et pour assurer la sérénité de la rentrée parlementaire", ajoutent-ils.

Une mise en retrait qui "ne vaut pas démission"

La pression devenait trop forte, 24 heures après les accusations de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes" par la députée EELV Sandrine Rousseau, formulées sur un plateau de télévision. L'ancienne finaliste de la primaire a raconté avoir "reçu longuement" chez elle une ex-compagne "très déprimée" de Julien Bayou. L'éco-féministe a assuré qu'"elles sont manifestement plusieurs" à être concernées par ces comportements, évoquant une "enquête journalistique en cours".

"Le groupe écologiste prend très au sérieux la parole des femmes et le sujet des violences faites aux femmes", ont indiqué les écologistes mardi soir. La "mise en retrait" de Julien Bayou "ne vaut pas démission" et a été décidée "sans présager des conclusions de cette affaire et pour assurer la sérénité de la rentrée parlementaire", ont-ils ajouté.

Cyrielle Châtelain reste pour l'heure seule présidente du groupe écologiste. EELV a écarté l'idée que sa cellule interne sur les violences et harcèlements sexuels, "saisie en juillet 2022 pour un signalement concernant Julien Bayou", soit trop lente. L'élue EELV Marine Tondelier, qui devrait briguer la tête du parti dans les prochains mois, a expliqué à l'AFP: "Ces personnes sont bénévoles et travaillent sur des affaires par définition sensibles, ce qui nécessite du temps et du calme pour recueillir la parole et prendre les décisions qui s'imposent". Et Marine Tondelier d'indiquer que si les membres de la cellule l'avaient pensé nécessaire, "ils auraient eu toute latitude de suspendre" Julien Bayou de son poste de secrétaire national. 

Par ailleurs, Marine Tondelier a estimé: "Ce genre d'affaires ne peut pas se régler dans la presse, y compris pour protéger les femmes qui parlent", mais à travers "une cellule indépendante". "Lorsqu'elles seront portées à sa connaissance, EELV suivra les recommandations de la cellule", a promis le parti.