«Elle était dans un état très déprimé» : Rousseau dit avoir reçu une accusatrice de Bayou

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Julien Bayou est soumis à une période de mise en retrait selon Sandra Regol, la numéro 2 du parti. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP
Invitée sur France 5 ce lundi, Sandrine Rousseau est revenue sur des accusations à l'encontre de Julien Bayou dans une émission consacrée en grande partie aux aveux de violences conjugales d'Adrien Quatennens. Elle explique avoir reçu une accusatrice de Bayou et pense "que des comportements sont de nature à briser la santé morale des femmes".

Les accusations de violences faites aux femmes continuent de plonger les partis de gauche dans l'embarras. Après le député insoumis Adrien Quatennens, qui a avoué dimanche des violences conjugales, les têtes se tournent à nouveau vers le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts Julien Bayou. L'affaire Quatennens a en effet eu un effet domino chez les écologistes, notamment suite à une question du mouvement Nous Toutes dans l'émission C à Vous à Sandrine Rousseau. 

"Elle a fait une tentative de suicide"

La députée et finaliste de la primaire écologiste, invitée lundi sur France 5, a rapporté avoir reçu chez elle une accusatrice du secrétaire national d'EELV. "J'ai reçu chez moi très longuement une ex-compagne de Julien Bayou, je pense que des comportements sont de nature à briser la santé morale des femmes", a répondu Sandrine Rousseau dans cette émission consacrée en partis aux violences conjugales du député LFI Adrien Quatennens.

"Elles sont manifestement plusieurs, moi je n'ai entendu qu'un seul témoignage. Une enquête journalistique semble être en cours", a ajouté l'éco-féministe. "Au moment où j'ai reçu cette femme, elle était dans un état très déprimé, elle était très mal, elle a d'ailleurs fait une tentative de suicide quelques semaines après". "Ça fait partie des questions qui vont venir sur la table" au parti, a-t-elle continué. Interrogée pour savoir si elle pensait qu'il fallait que Julien Bayou se mette en retrait comme Adrien Quatennens vient de le faire chez LFI, Sandrine Rousseau a répondu: "On verra, step by step ("chaque chose en son temps", NDLR)."

Une large partie de la réunion de rentrée des écologistes consacrée à Bayou

Le 7 juillet dernier, l'ex-compagne de Julien Bayou avait saisi la Commission interne d'Europe Écologie-les Verts contre son secrétaire national. Julien Bayou avait alors assuré au Figaro qu'il serait interrogé par une commission interne du parti "dans les meilleurs délais sur ce qui ne constitue en rien des violences sexistes ou sexuelles ni des comportements inappropriés envers quiconque".

"Il s'agit malheureusement d'une histoire qui se termine dans la souffrance, et d'une rupture qui s'accompagne de menaces à peine voilées à mon endroit et d'une forme d'instrumentalisation que je ne peux que déplorer", avait ajouté le député. Il avait alors évoqué "une rancœur qu'elle ne cache pas puisqu'elle m'a clairement écrit, trois jours après avoir saisi la commission interne d'EELV : 'Inquiète-toi. Je vais revenir et en force. (...) La chute va être douloureuse.'"

Le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a dû consacrer une large partie de sa réunion de rentrée à huis clos, mardi midi, à discuter du cas Julien Bayou, rien moins que son co-président. "La cellule d'enquête et de sanction contre les violences sexuelles et sexistes a été saisie cet été et fait son travail", a indiqué à l'AFP la numéro 2 d'EELV et députée Sandra Regol. "Chez les écologistes on n'évite aucune question", a-t-elle ajouté pour se démarquer des Insoumis.

La responsable a argué que Julien Bayou observait déjà une période de mise en retrait en attendant les conclusions de la cellule interne. Le secrétaire national a néanmoins prononcé le discours de rentrée puis tenu un point presse aux journées d'été du parti fin août à Grenoble. Clémentine Autain a souligné les limites de "la transparence totale" décidée par Sandrine Rousseau: "Je ne sais pas si (la potentielle victime) a envie que toute la France sache qu'elle a fait une tentative de suicide".

Invité ce mardi matin sur BFMTV, le patron du PCF Fabien Roussel a réagi aux révélations de Sandrine Rousseau : "Aujourd'hui on nous demande à nous, on demande à l'opinion, d'être les procureurs de ces cas, on nous demande à nous, chefs de parti, chefs d'entreprise, responsables de syndicats, d'être les procureurs et de juger et je pense que ce n'est pas à nous de le faire, c'est à la justice de le faire, et rapidement", a-t-il demandé.