Jospin, critique avec Hollande et complice avec Valls

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Alexandre Kara et B.B , modifié à
L’ancien Premier ministre, en privé, se dit déçu par l’actuel chef de l’Etat.

Cela va bientôt faire un an maintenant que Lionel Jospin a fait son entrée au Conseil constitutionnel. Certains le verraient bien prendre la présidence des Sages, à commencer par Jean-Louis Debré, l’actuel titulaire du poste, qui ne tarit pas d'éloges sur l’ancien Premier ministre. Ce dernier, lui, reste très discret. Mais en privé, Lionel Jospin s'épanche.

Sage studieux - il a même recommencé à étudier le droit pour se mettra à niveau -, Lionel Jospin ne se voit pas président du Conseil constitutionnel, parce qu’il se juge trop vieux. En revanche, on n’est jamais trop vieux pour porter des jugements de valeur, et l’ancien Premier ministre ne se prive pas.

Quand il parle à ses proches, il ne ménage pas ses critiques sur l’Elysée, par exemple. De François Hollande, il explique qu’au-delà de la déception politique, il y a une déception personnelle. Selon lui, le président a changé. Il le questionne, mais ne se livre plus. Le lien de confiance entre les deux hommes s’est rompu.

Avec Manuel Valls - ils ont travaillé ensemble quand Jospin était à Matignon -, la relation est différente. Quand il a été nommé Premier ministre, la première chose qu’a faite Manuel Valls a été d’inviter Lionel Jospin à déjeuner. Le chef du gouvernement l’appelle et le voit plus souvent que François Hollande. La relation entre les deux hommes est  plus proche, plus affective.

Mais aujourd’hui Lionel Jospin se refuse à toute expression publique. Le battu du 21 avril 2002 se dit même soulagé ne pas avoir à le faire vu la conjoncture actuelle.