Jean-Luc Mélenchon promet «la bataille générale» et «un compte à rebours» avant dissolution

Jean-Luc Mélenchon 1:27
  • Copié
avec AFP , modifié à
Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, "le gouvernement a décidé d'être frontal" en s'apprêtant "à gouverner à coup de 49-3" sans majorité absolue dans une Assemblée morcelée. Mais comme "les dernières législatives de juin ne sont pas conformes à l'état du pays", "la vie politique française est un compte à rebours vers la dissolution" de l'Assemblée nationale et de nouvelles élections.

Après deux mois d'absence, Jean-Luc Mélenchon n'a pas abandonné la conflictualité : depuis la Drôme et ses "amphis d'été", il a promis pour la rentrée politique "la bataille générale" face au gouvernement, et a estimé qu'un "compte à rebours de la dissolution" de l'Assemblée était enclenché. Il n'est plus député et n'a pas participé à la session parlementaire de juillet, mais Jean-Luc Mélenchon garde la main chez les Insoumis. Dans un point presse improvisé et qui a éclipsé médiatiquement le débat entre le ministre Clément Beaune et la députée européenne Manon Aubry, le troisième de la présidentielle (22%) a promis au gouvernement "la bataille générale" à la rentrée.

LFI, première opposition

En effet, à ses yeux "le gouvernement a décidé d'être frontal" en s'apprêtant "à gouverner à coup de 49-3" sans majorité absolue dans une Assemblée morcelée. Mais comme "les dernières législatives de juin ne sont pas conformes à l'état du pays", "la vie politique française est un compte à rebours vers la dissolution" de l'Assemblée nationale et de nouvelles élections. Pendant que se déroulait le débat entre Clément Beaune et Manon Aubry, qui a succédé, dans l'amphi principal de l'université d'été, à celui entre la ministre Marlène Schiappa et le député Alexis Corbière. Deux temps forts pour montrer que LFI est la première opposition.

Plus tôt à la mi-journée, Manuel Bompard, député et directeur des campagnes de LFI, a déclaré que les "trois sujets de la rentrée sont l'urgence climatique, l'urgence sociale causée par l'inflation et la taxation des super-profits". Mais LFI ne veut pas se contenter des débats parlementaires. "Mener le combat au Parlement est d'égale importance avec ce que nous faisons hors institutions par les mobilisations. Il faut marcher sur ses deux jambes, Parlement et extérieur", a fait valoir le député et coordinateur du mouvement Adrien Quatennens dans une conférence de presse.

Une marche en octobre ?

C'est pourquoi LFI souhaite que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) qu'elle a impulsée en mai avec le PS, EELV, le PCF et Générations s'approfondisse en dehors de l'hémicycle. Elle a proposé qu'une marche pour réclamer l'augmentation des salaires pour compenser l'inflation soit organisée de concert avec les syndicats en octobre. Une première réunion de la Nupes avec la CGT, les Amis de la Terre ou encore Oxfam a eu lieu mardi et sera suivie d'une autre le 12 septembre.

"L'arc des forces" de cette marche "est très large et correspond à la volonté de fédération populaire que Jean-Luc Mélenchon a formulée" avant la campagne présidentielle, s'est réjoui Adrien Quatennens. Les 150 élus de la Nupes restant la "minorité", "pour remporter des victoires il faut bien mettre la pression par la rue", a remarqué Manuel Bompard.

Divergences et hégémonie

Reste que la bataille parlementaire, première vocation de la Nupes, s'annonce intense à partir d'octobre. Éric Coquerel va faire de la "mission flash" sur l'instauration d'une taxe sur les super-profits le cheval de bataille principal de LFI à l'Assemblée nationale. Certains socialistes et écologistes se sont émus de la méthode musclée des Insoumis dans l'hémicycle ? "On est l'opposition sans doute la plus bruyante (...). Mais on a fait une contre-proposition de loi de la Nupes. On va continuer de faire le travail sérieusement", a souligné la députée et coordinatrice du programme Clémence Guetté.

La présidente du groupe LFI Mathilde Panot a insisté : "Ce qui fait la force de la Nupes, c'est à la fois les 650 mesures en commun, et de pas être pareils sinon cette coalition n'a plus de sens." Chez EELV, le PS et le PCF, qui tiennent au même moment leurs universités d'été, l'heure est à se prémunir des risques d'hégémonie de LFI. Les trois partis se sont montrés sceptiques sur la perspective voulue par les Insoumis de s'allier aux européennes de 2024, notant des divergences sur l'Europe.

"Soit l'état d'esprit, c'est d'approfondir la Nupes et on met en avant les convergences, soit c'est prendre tous les exemples où on n'est pas d'accord à 100%", a prévenu Manuel Bompard. "Mais vous trouverez les mêmes divergences à l'intérieur d'une organisation, et même entre deux personnes !"