Jean-Louis Debré : "Rien ne m'étonne plus de Sarkozy. Il n'a aucun sens de l'Etat"

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avec AFP , modifié à
"Nicolas Sarkozy nous joue l'éternel revenant qui s'accroche. Il devrait prendre acte que pour lui, aujourd'hui, c'est fini", déclare l'ancien président du Conseil constitutionnel dans une interview Au Point.

L'intéressé appréciera. Nicolas Sarkozy "devrait prendre acte" que pour lui "c'est fini", affirme l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré dans une interview au Point parue jeudi.  

Un contentieux qui remonte à 1995. "Quant on veut être président de la République, on doit avoir le sens de l'Etat. Et Sarkozy ne l'a pas", poursuit l'ancien ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac, dont le contentieux avec Nicolas Sarkozy remonte à la campagne pour la présidentielle de 1995. Dans son livre "Ce que je ne pouvais pas dire" (éd. Robert Laffont) dont l'hebdomadaire publie des extraits, son jugement est tout aussi radical : "Rien ne m'étonne plus de Sarkozy. Il n'a aucun sens de l'Etat. C'est un chef de clan auquel il est interdit de résister, surtout au nom du droit".

"A droite, la crise est pathétique". Évoquant la réforme de 2008 qui a modifié en profondeur la Constitution, Jean-Louis Debré affirme dans Le Point que "Sarkozy était prêt à tout casser, par caprice, parce qu'il avait envie de s'exprimer devant le Congrès". Selon lui, "la Ve République a été brisée par cette réforme", car "les institutions ne fonctionnent plus". "A droite, la crise est pathétique. Les candidats à la primaire proposent tous la même chose et ne cessent de se dénigrer entre eux", "en face, au PS, ils prennent un malin plaisir à se combattre".

"J'ai vu des choses inouïes au Conseil constitutionnel". "Au sommet de l'Etat, certains se croient tout permis", s'insurge par ailleurs Jean-Louis Debré : "J'ai vu des choses inouïes au Conseil constitutionnel. Par exemple, un ancien membre a pu racheter sa voiture officielle pour un euro symbolique en quittant son poste. Et il a continué à nous envoyer ses contraventions après son départ..." Interrogé sur ses rapports avec François Hollande, il affirme que les contacts qu'il a eus avec lui "ont toujours été faciles".