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Israël-Hamas : à l'Assemblée nationale, un débat inflammable sur le Proche-Orient

Europe1 .fr avec AFP/Crédits photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP . 3 min
© XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Un débat inflammable à la veille d'une visite d'Emmanuel Macron à Tel-Aviv : le gouvernement viendra réaffirmer lundi sa position d'équilibriste sur le Proche-Orient devant les députés, avec l'espoir qu'y prévale "l’esprit d’unité", mis à mal par une polémique autour du déplacement de Yaël Braun-Pivet en Israël.

Ce débat sans vote, organisé au titre de l'article 50-1 de la Constitution, doit démarrer à 16 heures avec une déclaration de la Première ministre, Elisabeth Borne , suivie des prises de parole des orateurs des groupes et des présidents des commissions des Affaires étrangères et des Affaires européennes. Le gouvernement clôt la discussion. Il prend place au lendemain d'un déplacement en Israël de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, en compagnie du patron de LR Eric Ciotti, au cours duquel elle a affirmé que le France soutenait "pleinement" Israël et que rien ne devait "empêcher" le pays "de se défendre" dans la guerre qui l'oppose au Hamas.

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Jean-Luc Mélenchon a lui accusé Yaël Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. "Pas au nom du peuple français !", a protesté le leader de La France Insoumise sur le réseau social X, en postant une vidéo de la manifestation parisienne.

Une attaque condamnée à son tour par de nombreux élus, de la majorité, de LR, du RN et jusqu'au PS, où la députée Valérie Rabault a dénoncé des "accusations (...) abjectes". Le débat sera l'occasion pour le gouvernement de redire sa position, portée samedi au Caire par la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, et qu'elle a ainsi résumée dans une interview à La Tribune Dimanche : "condamner le Hamas et son action terroriste, éviter l’embrasement dans la région et pour cela rappeler qu'il faut un horizon politique autour de la solution à deux Etats, rappeler que le droit international humanitaire doit être respecté, et bien sûr obtenir un accès humanitaire d’urgence pour les populations civiles à Gaza".

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"Face à la gravité de la situation", Catherine Colonna veut "croire que l’esprit d’unité et le sens des responsabilités prévaudront au cours de ce débat".

"Cessez-le-feu pour les civils"

Un vœu pieux ? Au centre des critiques depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre pour ne pas avoir qualifié de "terroriste" le Hamas, la France insoumise a dit son intention de "demander des comptes" à Yaël Braun-Pivet sur son déplacement en Israël lors de ce débat.

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Les patrons du PCF et du PS, Fabien Roussel et Olivier Faure, ont également critiqué ce voyage. Au-delà de Yaël Braun-Pivet, Olivier Faure s'en est pris à Emmanuel Macron , l'accusant de ne pas avoir tenu une "ligne de neutralité" face au siège de Gaza. Le président de la République est attendu mardi à Tel-Aviv, où il doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Je ne peux pas comme le chef de l'Etat être dans un soutien inconditionnel à Israël", alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu est "complètement aux mains des suprémacistes religieux, de l'extrême droite", a estimé le premier secrétaire du PS.

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Le PCF, EELV, le PS et LFI devraient s'exprimer en faveur d'un "cessez-le-feu" et de la levée du blocus de Gaza. Il faut un "cessez-le-feu pour les civils, permettre à l’aide humanitaire d’arriver", a expliqué à l'AFP Fabien Roussel qui dira "que la position française n’est pas à la hauteur pour exprimer sa solidarité auprès des populations civiles palestiniennes" et que "l’indignation ne peut pas être sélective".

Au sein de la majorité, l'objectif est de faire bloc autour de la "ligne du président", qui est aussi "la ligne du groupe", selon le patron de Renaissance Sylvain Maillard : "Israël a le droit de se défendre (...) face aux attaques terroristes, mais Israël doit respecter le droit humanitaire". Une ligne qui laisse la place à des positions nuancées sur la question du soutien au gouvernement israélien. Ainsi le président de la Commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlanges entend-il évoquer la responsabilité du gouvernement israélien dans la crise : "Ils ont construit un système où ils ont écrasé toute possibilité d’avenir pour les Palestiniens", dit-il à l'AFP.

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