Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, reconnait que les chiffres de son ministère quant au nombre d'enfants dont l'enseignement à domicile serait synonyme de radicalisation ne sont que des estimations. 1:26
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Jean-Rémi Baudot, édité par Romain David , modifié à
Face au tollé suscité par l’encadrement très strict de l’école à domicile, voulu par Emmanuel Macron dans le cadre de la lutte contre les "séparatismes", le ministère de l’Education nationale a amendé sa copie. Le projet de loi qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres intégrera plusieurs exceptions.
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Le projet de loi dit "contre les les séparatismes", désormais rebaptisé projet de loi "confortant les principes républicains", arrive mercredi en Conseil des ministres. Parmi les mesures annoncées figure la fin de l’instruction à domicile pour lutter contre les dérives communautaristes. Une mesure contestée sur laquelle l’exécutif a fini par bouger. Face à la grogne de nombreuses associations de parents d’élèves, le ministère de l’éducation prévoit ainsi d’adoucir sa position.

Selon nos informations, il y aura des exceptions dans le texte présenté mercredi, pour les enfants malades, comme l’avait déjà indiqué le président de la République lors de sa prise de parole du 2 octobre, mais aussi pour les artistes, les sportifs, pour les enfants itinérants et pour tous ceux qui bénéficient "d’un projet pédagogique spécifique", nous glisse-t-on du côté de l’exécutif. C’est cette notion, encore floue à l’heure actuelle, qui devrait concentrer les débats.

De 4.000 à 5.000 enfants a risque, selon le ministère de l’Education nationale

Au ministère de l’Éducation nationale, on reconnait la complexité de la mesure mais on ne veut pas revenir sur l’idée principale. car sur les 50.000 à 60.000 enfants qui suivent actuellement une instruction à domicile, l'Éducation nationale estime que 4.000 à 5.000 d’entre eux sont à risque, et se retrouveraient en réalité dans des écoles clandestines qui vont à l’encontre des valeurs de la République.

En privé, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer reconnait que ces chiffres ne sont pas réellement fiables mais il pointe tout de même ces "petites filles entièrement voilées qui passeraient leur journée à réciter des sourates".

Dans les couloirs du ministère, on assume :  la loi visera très large pour lutter contre ce phénomène religieux très spécifique. A la rentrée prochaine, la moitié des élèves actuellement à domicile devront retourner dans les écoles.