«Il n'y a pas eu de relâchement» avant l'attentat de Nice, affirme François Hollande au procès

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avec AFP , modifié à
Devant la cour d'assises spéciale de Paris au procès de l'attentat de Nice, l'ancien président de la République François Hollande a assurer qu'il "n'y a pas eu de relâchement" dans la lutte contre la menace terroriste avant le drame. L'ex-chef de l'Etat a aussi mis en garde contre le "danger toujours représenté par la propagande islamiste."

"Il n'y a pas eu de relâchement" dans la lutte contre la menace terroriste avant l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, a assuré lundi l'ancien président de la République François Hollande, devant la cour d'assises spéciale de Paris. Appelé à témoigner au procès qui se tient depuis le 5 septembre, l'ex-chef de l'Etat a aussi mis en garde contre le "danger toujours représenté par la propagande islamiste." Le 14 juillet 2016, un assaillant au volant d'un camion de 19 tonnes avait volontairement pris pour cible la foule rassemblée sur la Promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice et aux festivités organisées ce soir-là. Il avait tué 86 personnes et fait plus de 450 blessés.

"Toutes les forces sur le terrain ont été maintenues"

Plusieurs avocats représentant les parties civiles ont interrogé François Hollande sur un éventuel relâchement de la vigilance après l'Euro-2016 de football. "Toutes les forces sur le terrain ont été maintenues" et les consignes de vigilance aux communes réitérées à l'occasion des festivités du 14 juillet, a-t-il affirmé. "Il y avait plus de forces de police sur le terrain en 2016 qu'en 2015", a ajouté l'ancien président. "Nous aurions pu supprimer toutes les fêtes locales, demander que tous les 14 juillet prévus soient reportés (...) Mais nous considérions" qu'il fallait "montrer que nous voulions vivre, tout en prenant des mesures de protection", a-t-il ajouté.

Il a souligné que l'auteur de l'attentat de Nice "n'était pas regardé par les services (de renseignement) comme étant capable" d'un passage à l'acte terroriste et qu'il n'y avait donc "pas d'éléments pour procéder à une assignation à résidence" administrative et "empêcher le crime odieux d'être produit". François Hollande, qui se trouvait au festival d'Avignon le soir des faits, a par ailleurs démenti que des effectifs de CRS étaient été déplacés de Nice pour assurer sa sécurité. "Nous étions dans un lieu qui était sécurisé parce que c'était le festival et j'avais mon dispositif de sécurité. Mais il n'y a eu aucun élément qui aurait été appelé de quelque ville que ce soit pour assurer ma protection", a-t-il affirmé.

Une information judiciaire est ouverte depuis 2017 sur le dispositif de sécurité 

"Est-ce qu'on avait les moyens d'assurer la sécurité du 14 juillet? La réponse du préfet et du maire de Nice a été 'oui'" Une information judiciaire est ouverte depuis 2017 sur le dispositif de sécurité mis en place ce soir-là. Dans une brève déclaration liminaire, l'ex-chef de l'Etat avait estimé que "si des batailles majeures ont été gagnées" contre les "fléaux" que représentent "la propagande islamiste et le fanatisme", "nous n'en avons pas fini avec eux". Du fait de cette menace "plus difficile à détecter", "c'est très important de lutter contre le salafisme, de surveiller les réseaux sociaux", a-t-il ajouté.