Il faut "soigner les causes" de la crise migratoire pour Guaino

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C.P.-R. , modifié à
Invité du Club de la presse lundi soir, le député des Yvelines juge que l'effort d'accueillir 24.000 migrants en France est considérable mais que "nous pouvons le faire".
INTERVIEW

"C'est un effort considérable, mais c'est un effort que nous pouvons faire", a estimé lundi soir sur Europe 1, l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, après l'annonce du président François Hollande, lundi après-midi, indiquant que la France allait accueillir 24.000 migrants en deux ans. Une annonce qui intervient alors que Bruxelles demande à l'Allemagne et à la France d'accueillir respectivement plus de 31.000 et 24.000 réfugiés pour soulager les trois pays de l'Union européenne en première ligne : l'Italie, la Grèce et la Hongrie.

"Un devoir moral incontournable". "Ce qui est spectaculaire, c'est le décalage entre le nombre de gens que l'on s'apprête à accueillir et le stock de réfugiés (ndlr ; 4 millions de Syriens)", a ajouté le député des Yvelines, du parti Les Républicains, qui a souligné "l'ampleur du problème" des migrants auquel est actuellement confrontée l'Europe. "Il faut que l'on accueille tous ceux que l'on peut accueillir décemment", a-t-il poursuivi, parlant de "devoir moral absolument incontournable".

En revanche, l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy a qualifié de"complètement folle", l'idée des quotas de migrants contraignants en Europe : "ça ne marchera pas", a-t-il lancé, arguant "vous ne pouvez pas obliger un peuple à être heureux s'il ne le veut pas". "Il faut à la fois accueillir ceux qui en ont besoin et en même temps s'occuper des causes", a déclaré le haut fonctionnaire.

"Soigner les causes" de la crise migratoire. Mais pour le haut fonctionnaire, la crise migratoire doit aussi trouver des réponses en amont. "Une vague pareille, elle submergera les frontières d'Europe, donc cela n'est pas gérable", a affirmé Henri Guaino. Pour l'homme politique, cette vague migratoire ne peut être gérée si "l'on ne fait rien sur les causes". "Il faut soigner, s’attaquer aux causes", a-t-il souligné, critiquant : "Depuis le début, la France n'a pris aucune initiative sérieuse".

Intervenir contre l'Etat islamique. "On est tous responsables. Qui a tué l'enfant sur la plage ? C'est l'Etat islamique, des fanatiques et un peu nous tous", a-t-il lancé, faisant référence au petit Aylan Kurdi, retrouvé mort noyé sur une plage de Turquie après que son embarcation en direction des côtes grecques a chaviré. "Cette terrible maladie qui s'appelle l'Etat islamique est en train d'essaimer partout", a déclaré l'homme politique. Pour Henri Guaino, il n'y a pas d'autre solution qu'une intervention militaire contre l'Etat islamique : "Que faire d'autre ? Attendre que les métastases continuent à gangréner la moitié de l'Afrique et la totalité du Moyen-Orient ?"